DERNIERE MINUTE DU 20 AVRIL 2022
Un Malaisien handicapé mental doit être pendu à Singapour après le rejet d'un ultime recours, a annoncé sa sœur le 20 avril 2022, malgré la mobilisation internationale pour le soutenir. La famille de Nagaenthran K. Dharmalingam a été informée qu'il serait exécuté le 27 avril. Des membres de sa famille, dont sa mère et trois frères et sœurs, se rendront dans la cité-Etat pour lui rendre visite avant l'exécution. M. Ravi, un avocat spécialiste des droits de l'Homme travaillant sur l'affaire, a déclaré que la nouvelle de l'exécution imminente de Nagaenthran était « déchirante ». « L'État singapourien ne pourra jamais se remettre du déshonneur qu'il va subir au niveau international en pendant une personne intellectuellement handicapée », a-t-il écrit dans un message sur les réseaux sociaux.
DERNIERE MINUTE DU 1er MARS 2022
Violet Netto, l'avocate de Nagaenthran K. Dharmalingam, un Malaisien arrêté en 2009 et condamné à la peine capitale pour trafic de drogue, a réclamé à la plus haute juridiction de Singapour le 1er mars 2022 sa "clémence" en autorisant son client à se soumettre à un examen psychiatrique indépendant. Elle a demandé du temps pour que la défense puisse trouver des psychiatres pour cet examen, ajoutant que l'exécution de personnes en situation de handicap mental violait le droit international. Le procureur Wong Woon Kwong s'est toutefois opposé à une telle décision, arguant que la défense cherchait à retarder la procédure et l'accusant d'"abus de procédure devant cette cour". L'audience s'est terminée sans que la décision ne soit prise, celle-ci étant repoussée à une date ultérieure, non précisée.
DERNIERE MINUTE DU 8 NOVEMBRE 2021
Un tribunal de Singapour a reporté le mardi 8 novembre 2021 l'exécution d'un Malaisien avec un handicap mental condamné pour trafic de drogue, après l'annulation d'une audience pour un appel, due à son infection au Covid-19. L'audience devait se tenir mardi un jour avant la pendaison prévue mercredi dans la cité-Etat d'Asie du Sud-Est, mais elle a due être annulée en raison de l'état de santé du condamné, a annoncé le juge Andrew Phang Boon Leong de la cour d'appel."Nous devons prononcer un report de l'exécution", a déclaré le juge sans précision sur sa durée.
ARTICLE INITIAL DU 5 NOVEMBRE 2021
Plusieurs ONG ont appelé le 2 novembre 2021 les autorités de Singapour à reporter la pendaison d'un Malaisien avec un handicap mental condamné pour trafic de drogue dans ce pays d'Asie du Sud-Est où la législation sur les narcotiques est très sévère.
Première exécution depuis 2019
Nagaenthran K. Dharmalingam a été arrêté en 2009 pour avoir transporté 43 grammes d'héroïne, l'équivalent de trois cuillères à soupe, à Singapour où il a été condamné l'année suivante. L'homme de 33 ans doit être pendu le 10 novembre 2021. Cela devrait être la première exécution depuis 2019 dans le pays qui considère que la peine capitale est utile pour dissuader les criminels malgré les pressions croissantes des défenseurs des droits en faveur de son abolition. Les soutiens du Malaisien soulignent qu'il a un QI de 69, un niveau correspondant à un handicap mental et souffrait d'une addiction à l'alcool au moment du crime.
Exécution "irrationnelle"
"Pendre quelqu'un condamné seulement pour avoir transporté de la drogue, alors que des témoignages glaçants indiquent qu'il ne comprend pas vraiment ce qu'il lui arrive, est ignoble", a souligné Rachel Chhoa-Howard d'Amnesty International. "Nous appelons les autorités à suspendre immédiatement l'exécution de M. Nagaenthran." L'ONG Human Rights Watch relève qu'exécuter une personne handicapée mentale est une violation du droit international et que cette pendaison serait un acte "disproportionné et cruel". L'avocat du condamné, M. Ravi, va tenter un dernier recours le 8 novembre en arguant que l'exécution est contraire à la constitution singapourienne. Le Malaisien pourrait "avoir un âge mental inférieur à 18 ans", a écrit l'avocat sur Facebook après lui avoir rendu visite en prison. Son exécution prévue est "irrationnelle et un caprice de l'Etat", a-t-il dénoncé.
Mais le ministère de l'Intérieur singapourien a souligné que lors de son procès, M. Nagaenthran n'avait pas fait l'objet d'un diagnostic d'"anomalie mentale" et que l'on pouvait procéder à l'exécution. "Nagaenthran a clairement compris la nature de ses actes", a noté le ministère dans un communiqué.
Décision inacceptable pour la famille
Sarmila, la sœur aînée de Nagaenthran, a déclaré que la famille a été "très choquée" lorsqu'elle a appris que l'exécution était planifiée. "Nous ne pouvons vraiment pas l'accepter", a déclaré à l'AFP la jeune femme de 35 ans depuis la ville d'Ipoh, dans le Nord de la Malaisie. Sarmila a emmené sa mère et un autre membre de sa famille prendre un vol plus tôt le 5 novembre vers Singapour, où ils pourront rendre visite à Nagaenthran dans les jours précédant sa pendaison. Elle a déclaré que sa mère "ne cesse de pleurer" et qu'elle l'a rassurée en lui disant : "Ne t'inquiète pas et n'abandonne pas, continue à prier pour que quelque chose se passe".