Depuis janvier 2017, handicap.fr réalise chaque mois un vaste dossier thématique. En mars, les soins et la santé des personnes en situation de handicap sont à l'honneur (autres articles du dossier en lien ci-dessous).
À Vaulx-en-Velin, le cabinet Handiconsult69 a ouvert le 15 janvier 2017. Regroupant médecins généralistes et praticiens spécialistes, il propose des consultations médicales adaptées à tout type de handicap. Le principe est simple : accompagnés d'un aidant, enfants et adultes sont pris en charge par une infirmière coordinatrice dès leur arrivée. En France, ce type de dispositif a été initié il y a quelques années mais reste peu répandu. Le plus grand, basé à Annecy, existe depuis 2012, et un autre a ouvert dans le Jura, à Lons-le-Saunier. Preuve d'un intérêt grandissant pour ce type de prestations, un quatrième établissement verra le jour au début de l'été 2017 dans les Bouches-du-Rhône.
L'accent mis sur l'accompagnement
À Vaulx-en-Velin, Handiconsult69 compte une petite trentaine de professionnels, incluant directeurs, praticiens et infirmière. Une idée concrétisée grâce à un appel d'offres de l'Agence régionale de santé (ARS), lancé en 2015. En charge du dispositif, Mélanie Girr, infirmière coordinatrice, cumule dix ans d'expérience dans le secteur du handicap. Elle est passée par de nombreux établissements médico-sociaux avant de prendre en main le projet, suite à une proposition de la Fédération dispensaire général de Lyon (FDGL). « L'appel d'offres de l'ARS a été lancé auprès des centres hospitaliers mais personne n'a voulu prendre en charge le projet, explique-t-elle. Le directeur de la Fédération m'a proposé de le reprendre. »
Un parcours coordonné de A à Z
Pourvu de matériel adapté (lève-personne, équipement de transfert, coussins rehausseurs…), le cabinet propose un accueil personnalisé. Contrairement aux centres médicaux classiques, tout est fait pour que l'attente soit moins longue et le parcours de soins coordonné. « Le patient se présente une demi-heure avant le rendez-vous dans mon bureau, précise Mélanie Girr. Après un entretien et quelques questions, il attend le praticien avec moi, pas au milieu de la foule. Je participe ensuite à la consultation et assiste le praticien dans ses gestes. Lui s'occupe des soins tandis que je m'occupe de compenser les limitations de la personne. » Dans le cas d'une consultation gynécologique, par exemple, Mélanie se chargera de l'installation et du déshabillage.
Pas de frais d'avance
Autre avantage de taille : le centre médical, financé en partie grâce à un budget expérimental accordé par l'ARS, ne pratique aucun dépassement d'honoraires. Toutes les prestations sont prises en charge par la Sécurité sociale, et le cabinet applique le tiers payant. Côté transport, les trajets sont assurés par les aidants. « Des places de parking sont réservées pour les consultations, souligne l'infirmière. J'installe un arceau avec un cadenas que je débloque à l'arrivée de la personne. » Une fois sur place, l'aidant peut être présent dans le cabinet, selon la volonté du patient ; l'idée étant de faire de chaque consultation un temps d'écoute et d'échange, tout en réduisant le nombre de transferts aux urgences ou en hospitalisation.
Jusqu'à présent, le profil des visiteurs est très variable. « Nous accueillons des personnes porteuses de handicaps très différents : schizophrénie, polyhandicap, autisme, tétraplégie... », poursuit Mme Girr. D'ici juin 2017, une soixantaine de visites sont pour le moment prévues mais la liste pourrait bien s'allonger si ce cabinet inédit se fait davantage connaître dans le département…
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