L'imprimante 3D est devenue, depuis quelques temps, la technologie star des médias. Elle suscite une curiosité et une émulation comparables à ce qu'avait provoqué l'ordinateur à la fin des années 90. Si tous les regards se tournent vers cette machine c'est que son procédé, à la fois simple et révolutionnaire, semble presque sans limite.
10 millions de prothèses auditives
L'impression 3D consiste à déposer couche par couche une matière (plastique, céramique, cire…) pour donner forme à un objet selon les coordonnées transmises par un fichier 3D. Ainsi, il est possible de fabriquer toutes sortes d'objets du quotidien : vase, coque de téléphone portable, poignée… Mais aussi des choses plus utiles telles que des prothèses médicales. En effet, même la plupart des gens l'ignorent, l'impression 3D est déjà très présente dans l'audioprothésie. Plus de 10 millions de prothèses auditives dans le monde ont été fabriquées avec ce procédé.
Des doigts articulés pour 100 dollars
Mais ce sont d'autres types de prothèses qui ont révélé tous les bienfaits de cette machine, notamment en cas de handicap. En effet, en 2011 un charpentier sud-africain du nom de Richard Van, alors amputé de plusieurs doigts, se fabriquait sa propre prothèse orthopédique avec une imprimante 3D. Un modèle standard n'aurait jamais été aussi adapté à sa morphologie et aurait coûté plusieurs dizaines de milliers de dollars. L'impression 3D a permis à Richard de concevoir une prothèse sur mesure dotée de doigts articulés et à très faible coût (111 dollars). Dans les mois qui ont suivi, et avec l'aide d'un fabricant d'imprimantes 3D (Makerbot), il perfectionnera sa prothèse qu'il baptisa RoboHand.
Des plans offerts à tous
Le premier à profiter de cette prouesse technologique fut un petit garçon de 5 ans atteint par le syndrome des brides amniotiques. En novembre 2012, le petit Liam tenait quelque chose dans sa main droite pour la première fois de sa vie. Un an plus tard, Richard Van donna naissance à un projet baptisé une nouvelle fois Robohand. Il s'agit d'un programme philanthropique et open source destiné à fournir gratuitement les plans de sa prothèse à n'importe qui dans le monde. Depuis, de nombreuses personnes (Léon Mac Carthy, Dylan Laas…) souffrant de ce type de handicap ont pu bénéficier de ce projet.
La médecine s'en empare
De la même manière, l'impression 3D est de plus en plus utilisée pour la fabrication de prothèses de genou ou de hanche. On peut par exemple citer le cas de Mayo Clinic, une clinique américaine qui, il y a quelques mois, a conçu une des premières prothèses de hanche grâce à l'impression 3D. C'est une américaine du nom de Brook Hayes atteinte d'une malformation qui a bénéficié de cet implant i-tech sur mesure. Ou encore Martin Meyers, un sexagénaire américain qui souffrant d'arthrose s'est fait poser une prothèse de genou imprimée en 3D. Plus récemment, c'est un médecin britannique du nom de Craig Gerrand qui a greffé le premier bassin imprimé en 3D pour un patient atteint d'un cancer. Une première mondiale !
Une américaine remarche
Dernière en date : Amanda Boxtel (voir vidéo en lien), une Américaine paralysée des deux jambes depuis 1992 suite à un accident de ski. Vingt-deux ans plus tard, malgré un verdict sans appel des médecins qui lui avaient assuré qu'elle ne pourrait plus se déplacer sans son fauteuil roulant, elle est sur ses deux pieds. Des ingénieurs américains viennent en effet de créer un exosquelette, sorte de combinaison robotique, toujours grâce à une imprimante 3D, qui lui a permis de retrouver l'usage de ses jambes.
A vitesse grand V
L'impression 3D ne doit donc plus être considérée comme un gadget. Les applications sont réelles et les perspectives de développement pour la médecine gigantesques. Cette technologie offre l'avantage de produire rapidement et à bas coût des prothèses parfaitement adaptée à la morphologie du patient, lui conférant ainsi plus de confort. Il est fort à parier que, dans un futur proche, cette nouvelle technologie qui se développe à vitesse grand V va donner un nouveau souffle au handicap.
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