Trois personnes sont mortes et deux sont toujours portées disparues le 28 juillet 2025 après l'incendie dans la nuit d'un gîte accueillant des adultes handicapés en Charente, à l'origine encore indéterminée. Les pompiers, arrivés sur place moins de 20 minutes après l'alerte déclenchée vers 04h30, ont d'abord pu évacuer une personne « qui n'a pas pu être réanimée et qui est décédée, asphyxiée », a indiqué le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d'Angoulême, Jean-Charles Jobart. Puis deux nouveaux corps ont été retrouvés dans les décombres, a-t-il annoncé lors d'un point-presse. « Les chiens viennent de marquer deux endroits à l'intérieur de la maison, donc probablement le bilan va s'alourdir », a-t-il encore indiqué.
Un groupe de quatorze adultes âgés de 20 à 75 ans
L'incendie a également fait quatre blessés, dont un en urgence absolue mais dont le pronostic vital n'est pas engagé selon le parquet. Quatorze adultes âgés de 20 à 75 ans se trouvaient à l'intérieur du gîte : huit personnes souffrant d'un handicap mental et quatre encadrants, présents pour un séjour d'une semaine, et les deux propriétaires, selon monsieur Jobart.
La propriétaire du gîte parmi les victimes
« Certaines familles découvrent l'horreur de ces faits et vont être prises en charge, raison pour laquelle on ne divulguera pas d'identité à ce stade », a déclaré Mathieu Auriol, vice-procureur au parquet d'Angoulême, qui a toutefois confirmé que l'une des trois personnes décédées était la propriétaire du gîte. Jusqu'à 24 véhicules et 85 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour lutter contre cet incendie, qui n'a été considéré comme éteint qu'en fin de matinée. Vers 10H00, des pompiers étaient toujours en cours d'intervention, notamment sur la toiture calcinée de l'ancien corps de ferme isolé, entouré d'arbres et d'un champ de tournesols, avaient constaté des journalistes de l'AFP. De la fumée était alors encore visible.
Une enquête ouverte
Le parquet a ouvert « une enquête de flagrance du chef d'homicide involontaire ou blessure involontaire contre X » et l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) « va intervenir dans la journée, tant sur le volet criminalistique que sur le volet expertise incendie, sur lequel on cherche les causes », a indiqué monsieur Auriol. « Il va y avoir des autopsies pour confirmer les causes de la mort », a-t-il ajouté. Ce gîte n'était « pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité », puisqu'il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais il « avait été visité par les services de l'État il y a deux ans et avait reçu un avis favorable », a précisé M. Jobart.
Un gîte « aux normes » au moment du contrôle
« Il y avait les détecteurs de fumée, les extincteurs incendie, les couvertures antifeu. Donc, au moment du contrôle, il y a deux ans, tout était aux normes », a-t-il ajouté. Le gîte était « en très bon état, tout était aux normes », a également déclaré à la presse Philippe, un Sud-Africain d'une soixantaine d'années qui y travaille ponctuellement comme animateur et connaît le couple de propriétaires depuis plus de dix ans. Il les a décrits comme des gens « très professionnels ». L'incendie survient un peu moins de deux ans après celui qui a fait 11 morts dans une ancienne grange transformée en gîte accueillant des personnes handicapées légers à Wintzenheim (Haut-Rhin), près de Colmar. Dix adultes handicapés et un accompagnateur ont péri dans le sinistre. La ministre chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a annoncé sur X qu'elle se rendrait sur place en milieu d'après-midi.
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