Ils visaient le podium, ils l'ont touché des doigts... Après neuf jours de compétition, les Français terminent quatrièmes des Jeux paralympiques 2022 d'hiver qui se déroulaient à Pékin, en Chine, du 4 au 13 mars, dans un contexte politique international particulier, en l'absence des athlètes russes et biélorusses (article en lien ci-dessous). Avec 19 athlètes engagés, les Bleus espéraient faire aussi bien, si ce n'est mieux, qu'à Pyeongchang (Corée du Sud). En 2018, ils avaient raflé vingt médailles dont sept en or, se hissant à la quatrième place. Cette année, ils empochent une nouvelle fois la médaille en chocolat, en repartant avec douze médailles, dont sept en or, trois en argent et deux en bronze. La Chine fait la course en tête avec 61 médailles dont 18 en or. La prochaine fois sera la bonne !
Plus d'athlètes féminines et de jeunes
« Il faut honnêtement dire que ce n'est pas ce que l'on attendait mais les sportifs ont fait tout ce qu'ils ont pu et il faut vraiment saluer leurs performances, révèle Jean Minier, chef de mission Pékin 2022. Ce que nous pouvons observer c'est que beaucoup de nations arrivent avec des jeunes (Allemands, Canadiens, Chinois). D'autre part, nous n'avions que deux féminines, encore une fois, or il y a ici quasiment autant d'épreuves et de médailles à distribuer chez les femmes que chez les hommes. L'objectif sur le long terme est de trouver des féminines et d'attirer de nouveaux compétiteurs. » Pour Frank Bignet, directeur technique national de la Fédération française handisport, l'heure est à la célébration. « Chaque jour aura été marqué par des moments d'émotions intenses allant de la joie à la déception. Cette équipe de France a su nous les faire partager avec sincérité, lucidité et est toujours restée exemplaire, se félicite-t-il. Toutes ces images doivent être des sources d'inspiration pour les athlètes qui vont s'inscrire dans un projet paralympique d'hiver comme d'été…»
Le compteur des médailles au jour le jour
Dimanche 13 mars
- La France termine ces Jeux paralympiques en beauté avec une médaille d'or en ski alpin dans la catégorie slalom géant debout. La quatrième du jeune prodige, Arthur Bauchet, à Pékin. L'athlète de 21 ans aura sans aucun doute marqué cette compétition par son talent et sa détermination.
- La France tire sa révérence en ski de fond avec brio et termine deuxième du relais open 4 x 2,5 kms, derrière l'Ukraine. Benjamin Daviet, Anthony Chalençon et ses guides, Brice Ottonello et Alexandre Pouyé sont allés chercher la 11e médaille tricolore. Une belle revanche pour Anthony qui avait terminé quatrième du sprint libre mercredi.
Samedi 12 mars
Jamais deux sans trois ! Après deux médailles d'or, Benjamin Daviet obtient l'argent sur la « middle », la moyenne distance en para ski de fond dans la catégorie style libre debout. Il boucle le 12,5 km en 33 secondes 09, derrière l'athlète chinois Chenyang Wang.
Vendredi 11 mars
- Quelques secondes après la consécration de Maxime Montaggioni, Benjamin Daviet s'offre une nouvelle médaille d'or au biathlon 12,5 km en individuel, avec une série de tirs parfaite (20/20) et deux minutes d'avance sur le canadien Mark Arendz. Un cinquième titre paralympique pour le porte-drapeau de l'équipe de France, qui a perdu l'usage d'un genou à la suite d'une maladie nosocomiale. Avec ces deux nouvelles médailles, la France passe à la quatrième place du tableau des médailles !
- Le snowboardeur Maxime Montaggioni décroche son premier titre paralympique en dual banked slalom (slalom à deux bancs). Une belle revanche pour le Français de 32 ans qui souffre d'une maladie congénitale à l'avant-bras, après son élimination, quatre jours plus tôt, dès les quarts de finale sur le snowboardcross.
Jeudi 10 mars
- Après être arrivé sixième de la première manche du slalom géant (debout), Arthur Bauchet s'arrache pour décrocher le bronze ! L'athlète briançonnais remporte ainsi sa septième médaille paralympique et sa troisième à Pékin. Une quatrième en perspective avec le slalom, sa discipline de prédilection ?
Mercredi 9 mars
- Après une sixième place au para biathlon 10 km (debout), Benjamin Daviet obtient la première en ski de fond, à l'issue d'un sprint halletant ! Un nouveau titre pour le porte-drapeau de l'équipe de France, déjà sacré champion du monde en janvier.
Lundi 7 mars
- Arthur Bauchet persiste et signe ! Après sa victoire en descente, le jeune athlète de 21 ans remporte de nouveau l'or en super-combiné (debout), devant le Finlandais Santeri Kiiveri et le Néo-Zélandais Adam Hall. Jusqu'où ira-t-il ?
- Elle l'avait dit. Le plus dur ne serait pas de remporter une médaille aux Jeux de Pékin mais de gagner son droit d'y participer. Cécile Hernandez a accompli les deux. Après son combat pour obtenir une dérogation, après que le Comité international paralympique a supprimé sa catégorie, l'athlète atteinte d'une sclérose en plaques a remporté son premier titre paralympique en snowboard cross. La première médaille du clan tricolore dans cette discipline !
Dimanche 6 mars
- Cette deuxième journée de compétition commence sur les chapeaux de roue avec une médaille d'argent pour Marie Bochet sur l'épreuve du super G debout. Une performance « rassurante » pour l'octuple championne paralympique, née avec une agénésie du bras, qui prend ainsi sa revanche après sa « sortie de route » sur la descente de la veille.
Samedi 5 mars
- Après quatre médailles d'argent aux Jeux de Pyeongchang en 2018, le « roi Arthur » décroche, enfin, le graal sur l'épreuve de la descente, dans la catégorie « debout ». Du haut de ses 21 ans, Arthur Bauchet, atteint de paraparésie spastique (faiblesse progressive accompagnée de contractures musculaires dans les jambes), offre ainsi sa première médaille d'or à l'équipe France.
- Hyacinthe Deleplace, guidé par Valentin Giraud-Moine, ouvre le compteur des Bleus à Pékin ! Le duo s'offre le bronze en ski alpin, dans la catégorie « descente », réservée aux athlètes déficients visuels. Une performance prometteuse pour leurs premiers jeux paralympiques !
650 000 euros de médailles paralympiques
Au total, le ministère chargé des Sports versera 1 440 000 euros de primes aux 18 médaillés olympiques et 10 médaillés paralympiques : 650 000 pour les médaillés paralympiques (dont un relais et trois guides) et 790 000 euros pour leurs homologues olympiques (dont trois relais). Les primes de l'Etat, identiques pour les athlètes para et « valides » et pour les guides, s'élèvent à 65 000 euros pour l'or, 25 000 euros pour l'argent et 15 000 euros pour le bronze Les primes sont les mêmes pour les sportifs olympiques et paralympiques ainsi que pour les guides. Ces Jeux d'Hiver désormais terminés, les regards sont désormais tournés vers la prochaine échéance olympique et paralympique en 2024, en France !
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