Remboursement des fauteuils roulants : le bilan de Peytavie

Une semaine après l'entrée en vigueur du remboursement intégral des fauteuils roulants, le député Sébastien Peytavie revient sur cette réforme qu'il a portée à l'Assemblée nationale, deux ans après les promesses d'Emmanuel Macron à la CNH. Entretien.

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« Le fauteuil n'est pas qu'un outil médical. C'est ce qui nous permet de mener notre vie. » C'est avec un large sourire que Sébastien Peytavie, député Génération.s en fauteuil roulant, nous accueille en salle des Quatre Colonnes à l'Assemblée nationale, deux jours seulement après une date historique : l'entrée en vigueur de la réforme sur le remboursement intégral des fauteuils roulants, manuels comme électriques (Fauteuil roulant : top départ pour le remboursement à 100 %). Une mesure présentée comme un tournant après des années de reste à charge important pour les personnes concernées. Dans l'interview vidéo (ci-contre) publiée sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr, Sébastien Peytavie, instigateur de la proposition de loi qui a rendu la réforme possible, revient sur ce chemin législatif laborieux.

Une réforme enfin sur les rails 

L'élu du groupe Écologiste et Social se félicite d'une mesure qui n'implique au final aucune concession financière. Promis par le président de la République lors de la Conférence nationale du handicap (CNH) en avril 2023, le remboursement intégral des fauteuils roulants devait initialement bénéficier d'un plafond limite de vente. « Pour moi, c'était quelque chose qui ne garantissait pas le remboursement intégral de tous les fauteuils, électriques, manuels, de sports… », fait savoir le député de la quatrième circonscription de la Dordogne. Ainsi, le nouveau modèle repose sur un principe simple : l'Assurance maladie prend tout en charge. 

Entre avancée majeure et vigilance nécessaire

Bénéficier d'un fauteuil sur mesure, pensé selon la morphologie, le mode de vie et les besoins, ne relève pas du luxe, selon le député, mais d'une nécessité. Matériaux innovants, options technologiques ou esthétiques : l'équipement doit être « être adapté aux besoins de la personne », martèle-t-il. Il illustre son propos par une comparaison : « Une personne qui n'a pas ses lunettes peut potentiellement ne pas travailler, ne pas conduire… Et si ses lunettes ne sont pas totalement adaptées à sa vue, alors elle est handicapée. »

Si cette réforme constitue une avancée majeure, Peytavie appelle néanmoins à la prudence. Sa mise en œuvre dépendra de la coordination entre Assurance maladie, fabricants et revendeurs. Délais, stocks, qualité du matériel et suivi des réparations seront les premiers marqueurs de réussite ou de défaillance.

Les fauteuils de douche, exclus de la réforme

D'autant qu'une catégorie est passée sous les radars de cette réforme : les fauteuils de douche, qui ne bénéficient que d'une prise en charge minimale (Remboursement des fauteuils : et ceux pour la douche?). « Courant janvier, on va s'attaquer à ce sujet », assure le député. Selon lui, le cap est clair : inscrire durablement cette réforme dans une politique ambitieuse pour l'autonomie et pour l'accessibilité globale. 

© Clotilde Costil

Sébastien Peytavie dans la salle des Quatre colonnes à l’Assemblée.
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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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