Le 8 juillet 2021 au soir, le corps de Kelyan Nsan Nwet, disparu depuis quatre jours, est retrouvé allongé sur le dos, vêtu seulement d'un t-shirt et d'un caleçon, sans traces de violences, dans un cabanon de fortune sous le métro aérien au niveau de la station Jaurès, à Paris, où sont regroupés des marginaux toxicomanes. Ce jeune homme de 22 ans présentait également un handicap mental dû au syndrome de Wiedemann Steiner et n'était pas autonome.
2 hommes et 1 femme encourent la perpétuité
L'enquête a permis d'obtenir rapidement plusieurs témoignages mettant en cause deux toxicomanes sans domicile fixe qui auraient étranglé le jeune homme pour lui "voler l'argent qu'ils supposaient que la victime détenait", d'après l'ordonnance de mise en accusation dont l'AFP a eu connaissance. Deux hommes et une femme, arrêtés moins de deux semaines après la découverte du corps, seront jugés aux assises pour "vol avec violence ayant entraîné la mort de la victime". Les deux premiers, en détention provisoire, sont en état de récidive légale car déjà connus pour des infractions à la législation sur les stupéfiants. Tous trois encourent la perpétuité pour cette infraction criminelle.
Manque de réactivité pour les recherches ?
Environ 200 personnes, des habitants du quartier, avaient pris part, en juillet 2021, à une marche blanche en hommage à la victime. La famille du jeune homme avait déploré le manque de réactivité de la police après le signalement de sa disparition . "Si les policiers s'étaient mobilisés dès le départ, on l'aurait peut-être sauvé", a redit le père de la victime, le 5 mai 2023 au Parisien.
Alors que des recours ont été intentés par la défense, "nous craignons légitiment l'allongement du délai procédural", a réagi Me Jennifer Madar, avocate de la famille, sollicitée par l'AFP. "La famille de Kelyan a besoin de l'issue judiciaire que représente une audience devant la cour d'assises", a-t-elle ajouté.