Un Français sur deux mal à l'aise avec le handicap psychique ? C'est ce qui ressort de l'enquête "Le regard des Français sur les personnes en situation de handicap", menée par l'Ifop, pour le magazine Ombres & lumière, auprès de 1 002 personnes en novembre 2024 via un questionnaire en ligne. Les Jeux paralympiques ont-ils permis d'inverser la tendance ?
Le handicap sensoriel bien perçu
Vous l'aurez compris, tous les handicaps ne provoquent pas la même réaction. 58 % des sondés déclarent en effet être à l'aise avec le handicap sensoriel, c'est-à-dire face à des personnes aveugles, sourdes ou muettes, et 53 % avec le handicap moteur. Les Français sont en revanche plus partagés sur le handicap mental (trisomie 21, autisme et autre déficience intellectuelle) puisque seuls 42 % d'entre eux se disent à l'aise. Enfin, le handicap psychique (schizophrénie, bipolarité, dépression sévère...) est le plus déroutant avec seulement 28 % de sondés qui se sentent sereins en présence de personnes concernées.
Les Français de moins en moins à l'aise avec le handicap
« On remarque que les Jeux de Paris 2024 n'ont pas profondément modifié le regard des Français sur le handicap », tranchent les auteurs de l'étude. La proportion qui déclare être à l'aise avec les différentes formes de handicap est en effet en baisse par rapport à une étude d'avril 2021 : -8 points pour le handicap sensoriel, (66 % en avril 2021 contre 58 % aujourd'hui), -5 pour le handicap moteur (58 % contre 53 %), -4 pour le handicap mental (46 % contre 42 %) et -8 pour le handicap psychique (36 % contre 28 %).
Jeux paralympiques : un impact relatif
85 % des Français estiment, certes, que les Jeux ont contribué à mieux faire connaître le handicap et à faire reculer les craintes et les préjugés sur le sujet. Cependant, plus de trois quarts d'entre eux pensent que cet intérêt est retombé après l'évènement. A noter toutefois que plus d'un répondant sur trois (35 %) déclare que les Paralympiques leur ont donné envie de s'engager dans une association ou de participer à des projets avec des personnes en situation de handicap.
Un sentiment d'empathie prédominant
Que ressentent les Français face à une personne en situation de handicap ? Principalement de l'empathie (39 %), a fortiori pour les catégories aisées (49 %), les catholiques pratiquants (47 %) et les sympathisants de gauche (47 %). Tandis que 11 % se disent « troublés », 10 % déclarent éprouver une « curiosité bienveillante » et un tiers n'a pas de réaction particulière.
La rencontre pour briser les idées reçues
Afin de modifier cette perception, le levier le plus efficace, selon les répondants qui déclarent être mal à l'aise avec au moins un handicap (et qui représentent 56 % de la population), est la « vraie rencontre » (80 %). Le fait de côtoyer une personne en situation de handicap à l'école, au travail, dans les loisirs ou dans une association pourrait aider à briser les préjugés. Une présence plus forte des personnes handicapées dans les médias est également privilégiée (56 %), suivie par les grands évènements comme les Jeux paralympiques (40 %), ainsi que le livre témoignage, le film ou le documentaire (25 %).
Un apport positif sur la société
Enfin, l'apport de ce public est jugé positivement par une majorité de sondés : 52 % déclarent qu'il montre la fragilité qui fait partie de la vie et 42 % estiment qu'il nous « recentre sur l'essentiel ». En outre, pour environ un tiers d'entre eux, les personnes en situation de handicap renforcent « le sens de la solidarité » et donnent envie de « se dépasser ».
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