Lorsqu'il donne ses conférences, on entend cette voix étrange. Artificielle, robotique. Stephen Hawking, astrophysicien spécialiste de l'expansion de l'univers, des trous noirs et de la théorie de la relativité, est atteint de la maladie de Charcot (sclérose latérale amyotrophique ou SLA), diagnostiquée lorsqu'il avait 21 ans (cette période a fait l'objet d'un film en 2014, Une merveilleuse histoire du temps, article en lien ci-dessous) ; il se déplace en fauteuil roulant et s'exprime par l'intermédiaire d'un ordinateur.
Écrire avec les muscles de sa joue
Totalement paralysé, et ayant perdu l'usage de la parole, Stephen Hawking parvient à écrire sur son ordinateur en activant un capteur infrarouge fixé sur ses lunettes. Il le contracte avec un muscle de sa joue lorsque le curseur se trouve sur la bonne lettre. Les caractères sélectionnés sur une tablette fixée sur son fauteuil roulant forment alors des mots qui sont ensuite oralisés par une voix de synthèse. Ce logiciel d'assistance vocale qui lui permet de maintenir une conversation relativement fluide avec son entourage a pour nom ACAT, pour Assistive contexte-aware toolkit. Malgré son handicap, le physicien n'a jamais cessé de s'exprimer, notamment face aux médias.
Téléchargeable gratuitement
Comme il l'avait annoncé en décembre 2014, ce système de communication novateur, amélioré par le fabricant de microprocesseurs américain Intel, est désormais proposé en accès libre à tous les utilisateurs concernés (téléchargement en lien ci-dessous). Après téléchargement, il doit être installé sur un PC équipé de Windows et d'une webcam, ce qui oblige néanmoins à investir dans ce type d'équipement. Les ingénieurs ont conçu un programme pour réduire le nombre de manipulations, par exemple pour ouvrir un document ou envoyer un fichier par mail. Cette technologie accessible gratuitement peut potentiellement améliorer la vie de nombreuses personnes handicapées à travers la planète.
D'autres développements attendus ?
Intel souhaite d'ailleurs que des développeurs s'en emparent pour l'adapter à d'autres types de handicap, en ajoutant des interfaces, des capteurs, en améliorant le système prédictif ou en imaginant d'autres fonctionnalités. La société britannique SwiftKey a, quant à elle, numérisé tous les ouvrages du scientifique afin d'améliorer la déduction des mots qu'il emploie, ce qui lui permet de taper moins de 20% des caractères de ceux qu'il souhaite écrire, les autres étant déduits. Cette technologie plus « personnalisée » ne sera pas accessible gratuitement.