A 100 jours de l'ouverture des Jeux (28 août-8 septembre) Marie Bochet prévient que "tout ne sera pas prêt car, en sept ans (depuis leur attribution), on ne va pas transformer Paris" en matière d'accessibilité dans les transports en commun ou les infrastructures.
Une transition engagée
Mais, "les JO seront importants en termes d'héritage, on a planté des graines dans la tête des responsables politiques, des institutions, des sociétés. Il y a des choses qui vont évoluer, on a engagé cette transition" vers plus d'inclusion des personnes en situation de handicap, a affirmé à l'AFP la skieuse de 30 ans, octuple médaillée d'or paralympique (2014 et 2018) et victorieuse de plus de 100 courses de Coupe du monde (Para ski : retour gagnant de la championne Marie Bochet).
Lever un tabou
Les Jeux paralympiques vont également être un "détonateur" pour parler du handicap qui "reste tabou dans la société", estime la Savoyarde. "On va voir un panel assez large d'athlètes aux handicaps multiples dans un contexte de performances qui n'ont rien à envier aux performances olympiques". "Il ne faut pas avoir peur du handicap, il faut aller à la rencontre de la différence et mieux la comprendre pour mieux l'apprécier", assure-t-elle, soulignant que les athlètes paralympiques font preuve d'une force "d'adaptation et de créativité pour dépasser leurs différences".
Des billets qu'on ne s'arrache pas !
Mais les organisateurs ont encore "un gros travail à faire" sur la billetterie, admet-elle. Si 2,8 millions de billets ont été mis en vente en octobre 2023, environ 900 000 ont pour le moment été vendus ou alloués. Le 20 mai, Paris 2024 lance donc une grande campagne nationale avec pour slogan : "Il ne me manque rien, sauf vous". Un ton cash et sans pathos pour inviter le public à se ruer sur les tickets (Jeux para : les athlètes appellent le public au rendez-vous!).
Fraîchement retraitée
Née avec une agénésie (une malformation de son avant-bras gauche), Marie Bochet évoque ses neveux et nièces qui ont été confrontés à son handicap depuis tout petits : "Pour eux, j'ai un bras différent mais c'est la normalité, ils m'ont toujours vu tout faire". Désormais retraitée, la Beaufortaine s'engage comme co-présidente de la commission des athlètes du Comité paralympique et sportif français (CPSF) à développer les clubs sportifs inclusifs pour les jeunes handicapés. Les "clubs de 'valides' n'ont pas forcément toutes les cartes en main", comme des entraîneurs formés aux parasports, alors que "ça apporte beaucoup au milieu valide d'avoir des personnes en situation de handicap dans leur club", conclut-elle.
© Emmanuelle Dal'Secco et Paris 2024