50 000. C'est le nombre de postes à pourvoir dans les établissements et services du secteur social, médico-social et sanitaire privé non lucratif français. Ce chiffre est amené à tripler en trois ans, passant à 150 000 postes non pourvus d'ici 2025, soit près d'un quart des emplois du secteur, selon les estimations de Pôle emploi qui parle de « besoins historiques de recrutement ». En cause : un manque d'attractivité des métiers du soin et du travail social.
15 % des Français en demande
Pourtant, les besoins n'ont jamais été aussi importants : 15 % de Français requièrent l'intervention d'un professionnel au quotidien, soit dix millions au total. Le secteur social et médico-social associatif, qui représente 600 000 salariés dans soixante-dix corps de métiers différents, a connu une augmentation de ses effectifs de près de 12 % en cinq ans. En parallèle, le nombre de candidats dans les écoles est en baisse depuis plus de dix ans (- 39 % entre 2010 et 2017), « nécessitant d'élargir les cibles potentielles de candidats et les accompagner dans des parcours de formation », selon Pôle emploi. Pour remédier à cette pénurie, Pôle emploi et Axess, une confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif, se sont donc engagés le 15 septembre 2022 dans un « plan d'actions inédit ».
Construire des parcours de formation
Ce partenariat qui sera « décliné localement » s'articule en six points clés : « partager et objectiver les données chiffrées existantes sur les besoins en recrutement », « promouvoir le secteur sanitaire, social et médico-social à but non lucratif, ses métiers et ses formations », « orienter les personnes en recherche d'emploi vers les métiers du secteur et développer leurs compétences par la construction de parcours de formation », « faciliter et accompagner les recrutements », « renforcer les démarches inclusives des publics en recherche d'emploi dans ce secteur en mobilisant les dispositifs existants publics ou de branche » et « garantir la mise en œuvre opérationnelle du plan dans les régions ». Une réflexion devrait être également engagée sur la question de la rémunération et des conditions de travail qui y sont pour beaucoup dans le turn-over actuel. « La motivation ce n'est pas l'argent mais si on ne les rémunère pas assez ils ne s'engageront pas », évoque un directeur des ressources humaines auprès de Hospimedia.
A terme, ces actions devraient permettre de combler « les cinq à six postes vacants » en moyenne par structure et, surtout, de passer à la vitesse supérieure.