La première édition du concours Miss monde en fauteuil roulant (lien ci-dessous) a réuni à Varsovie le 7 octobre 2017 24 représentantes venues du monde entier.
Premier évènement du genre
"Nous sommes toutes gagnantes : nous nous sommes fait de nouveaux amis, nous avons vécu de nouvelles expériences, connu toute cette ambiance ensemble", a confié à l'AFP la Chilienne Maria Diaz, 28 ans, joueuse professionnelle de tennis en fauteuil roulant. "C'est la première occasion du genre pour montrer au monde que nous sommes capables de faire vraiment ce que nous voulons", souligne cette jeune femme victime d'un accident il y a dix ans, récompensée des titres Miss activité et Miss lifestyle designers.
Une miss sourire française
La couronne de Miss monde est allée à la Bélarusse Alexandra Chichikova, 23 ans, étudiante en psychologie et pédagogie sociale. La Sud-Africaine Lebohang Monyatsi et la Polonaise Adrianna Zawadzinska sont respectivement première et deuxième dauphine. "Luttez contre vos angoisses et vos peurs", a appelé la reine de la soirée dans un discours. La joueuse de football et mannequin française Nadjet Meskine a été élue Miss sourire. Lors de la soirée de gala, devant un millier de spectateurs, les candidates ont comparu dans trois tenues différentes : costume national, tenue de cocktail et tenue de soirée.
Un manifeste commun
Organisé à l'initiative de la fondation polonaise Jedyna Taka, le concours avait pour objectif de "changer l'image des femmes en fauteuil roulant, pour qu'elles ne soient pas définies à travers cet attribut, mais aussi d'insister sur le fait que, dans certaines parties du monde, le fauteuil roulant reste un luxe", a déclaré à l'AFP Katarzyna Wojtaszek-Ginalska, co-fondatrice du projet et co-présidente du jury."C'est un manifeste commun des femmes handicapées, pour dire qu'on n'a jamais demandé à être handicapées et (...) qu'on veut être considérées comme des personnes tout à fait ordinaires", insiste cette femme de 36 ans, elle-même en fauteuil.
Pas seulement le physique
Les candidates ont été soit pré-sélectionnées dans des concours nationaux soit choisies par des ONG contactées par la fondation polonaise. Chaque pays pouvait être représenté par deux candidates. Dans ce concours, "ce n'est pas le physique qui compte le plus. Certes, avoir un beau visage est important mais on se penche énormément sur la personnalité des filles, leur activité quotidienne, leur engagement, leur vie sociale, leurs projets", a expliqué Katarzyna Wojtaszek-Ginalska. Les candidates ont passé huit jours chargés dans la capitale polonaise avec des répétitions, des séances photo, des conférences et des visites de la ville. "Elles n'ont payé que le trajet vers la Pologne", se félicite Mme Wojtaszek-Ginalska.
Des histoires poignantes
C'est avant tout une rencontre entre vingt-quatre femmes, avec autant d'histoires poignantes : comme celle de la Finlandaise Kati van der Hoeven communiquant avec son mari avec des mouvements de pupilles, ou de la kinésithérapeute polonaise Beata Jalocha, blessée en 2013 lorsqu'un homme est tombé sur elle en se suicidant du septième étage d'un immeuble, ou de la Néerlandaise Mirande Bakker, victime d'une erreur médicale.
S'adapter et briller
La chorégraphie, complexe, a posé problème à plusieurs participantes. Comme lors de cette répétition où, montrant les mouvements à imiter, la chorégraphe demande qu'"on lève la main droite!". "Je n'ai pas de main droite...", fait alors remarquer, en souriant, l'Américaine Jennifer Lynn Adams depuis son fauteuil roulant électrique qu'elle conduit à l'aide d'un joystick. "Je suis née presque sans mains et sans jambes. Je dois m'adapter à la musique, à la chorégraphie, mais c'est ok. Dans la vie, je dois m'adapter", a déclaré à l'AFP Miss America 2014 en fauteuil roulant. "C'est d'ailleurs mon message au monde : nous avons chacun quelque chose qui nous limite mais nous pouvons nous adapter et briller au-delà de ces limites".
Par Stanislaw Waszak