Un homme de 20 ans, souffrant d'une myopathie et lourdement handicapé, a été débarqué le 9 octobre 2015 d'un vol Marrakech-Metz car le commandant de bord a considéré que son appareil respiratoire pouvait constituer un "objet dangereux". Mohamed Kanbour, qui voyageait avec ses parents, avait déjà pris place dans l'avion de la compagnie belge Jetairfly qui devait le ramener chez lui en Moselle quand le pilote a exigé qu'il redescende, faute de pouvoir présenter un certificat médical, a expliqué à l'AFP sa belle-soeur, Fatima Kanbour. Le jeune homme et ses parents, qui affirment ne pas avoir été informés des raisons pour lesquelles on leur a demandé de descendre de l'avion, ont annoncé leur intention de porter plainte, en France et au Maroc.
Question de sécurité
"Mohamed vit très mal son handicap. Il a toute sa tête. Il a peur du regard des autres. (...) Se faire débarquer sans ménagement d'un avion devant tout l'équipage, je ne suis pas certaine qu'il s'en remette un jour", s'est emportée sa belle-soeur. Le jeune homme, qui se rend trois à quatre fois par an au Maroc, avait effectué le trajet aller sans ambages, avec le même équipement et sur la même compagnie, relève Mme Kanbour. Jetairfly était injoignable pour répondre aux questions de l'AFP, mais la compagnie a indiqué à la famille, via un message sur Facebook transmis à l'AFP, que "le refus d'embarquement (était) lié à la législation internationale en matière de transport d'objets dangereux que le commandant a appliquée pour des raisons de sécurité".
Tout avait été signalé
Outre son fauteuil roulant, le jeune handicapé était équipé d'un appareil anti-apnée du sommeil, que la compagnie semble avoir confondu avec un appareil muni d'une bouteille d'oxygène, suppose la belle-soeur du jeune homme. Contactée par l'AFP, l'agence de voyages ayant vendu les billets d'avion assure que "tout avait été signalé, comme à l'accoutumée, à la compagnie aérienne Jetairfly qui avait donné son accord". "C'était la première fois qu'il voyageait avec un appareil respiratoire" mais ce point avait été "signalé à la compagnie", a ajouté une responsable de l'agence Leclerc Voyages à Creutzwald (Moselle). Le dimanche 11 octobre, la maison mère de la compagnie Jetairfly a enfin contacté la famille de Mohamed pour lui proposer un rapatriement en Moselle dans le courant de la semaine.