Benjamin Robaux, paraplégique, est venu à bout du Mont Ventoux à la seule force de ses bras. Une performance réalisée en cinq heures et en handbike. Initialement programmée en septembre 2019, elle a dû être repoussée en raison d'une météo épouvantable. C'est finalement en juin 2020, sous le soleil de la région Paca, que l'expert en informatique belge a grimpé le point culminant du Vaucluse.
Handbike trip à travers l'Europe
C'est à l'âge de 16 ans que la vie de Benjamin bascule. Une chute de mobylette lui coûte ses jambes. Mais pas question de céder à la fatalité et encore moins d'arrêter le sport. Il troque son cyclomoteur pour un handbike et se met en quête de défis. Le premier : grimper la citadelle de Namur qui domine cette ville belge. Il s'attaque ensuite au massif des Vosges (Lorraine), boucle le marathon de Namur puis celui de Berlin, en Allemagne. Un « handbike trip » haletant à travers l'Europe ! Mais l'ascension du Mont Ventoux est une tout autre affaire. Un rêve pour certains cyclistes, un cauchemar pour d'autres qui y ont parfois laissé la vie. Pour optimiser ses chances, Benjamin Robaux multiplie ses entraînements et achète un nouveau handbike, plus léger qui lui permet de « maindaler » dans une position plus couchée, et plus rapide. De 15 km/h il passe à 35, et maximise les sensations.
Une haie d'honneur à l'arrivée
25 juin 2020. C'est le jour-J. Le temps est favorable, Benjamin est fin prêt. A 7 heures du matin, il entame son ascension de 1 152 mètres de dénivelé en partant de Sault. Loin de lui l'idée de battre un record ou de faire un chrono sensationnel... L'enjeu est de redonner espoir, de montrer que le handicap n'est pas la fin et que, au contraire, bien souvent il justifie les moyens. « Sur les pentes au paysage lunaire, le handbike n'allait pas plus vite qu'un piéton. Les cyclistes qui me dépassaient m'encourageaient, confie-t-il au media belge lavenir.net. J'avais des doutes pour les derniers kilomètres car je ressentais une douleur à l'épaule. J'ai mordu sur ma chique et c'est au milieu d'une haie d'honneur réalisée par des motards que j'ai franchi le sommet, avec une certaine fierté. » A peine remis de ce défi haletant, il envisage déjà d'attaquer le Géant de Provence « par Bédoin ou Malaucène, des ascensions plus courtes mais plus difficiles, et pourquoi pas le col de la Croix de Fer ou le Galibier ». Au menu : une pente à 9 % en moyenne à déguster sur les cinq derniers kilomètres.