Edouard Philippe a reconnu le 14 juin 2019 la "lenteur" dans le déploiement des unités d'enseignement externalisées (UEE) qui permettent à des enfants accueillis en établissement médico-social, notamment autistes, de bénéficier de l'inclusion scolaire, tout en mettant en avant le progrès réalisé en quelques années. "Il y a trois ans il n'y en avait pas, aujourd'hui il y en a quelques-unes, et dans trois ans il y en aura 45" dans les écoles élémentaires, a affirmé le Premier ministre, en compagnie de la secrétaire d'État aux personnes handicapées Sophie Cluzel, lors de l'inauguration d'une UEE à Albi (Tarn). Cette classe accueille actuellement neuf élèves autistes à l'école élémentaire de Rochegude.
Des parents démunis
"Il reste énormément à faire. (...). Bien sûr que ça se passe lentement, et que si vous êtes le père ou la mère vous espérez que ça aille plus vite", a-t-il indiqué, assurant toutefois que "le dispositif s'étoffe". Dans les écoles maternelles, plus d'une centaine de ces classes existent, tandis qu'il y a 10 ans "il n'y en avait pas du tout", a ajouté M. Philippe, en déplacement à Albi pour le congrès de Villes de France. La secrétaire d'Etat a pour sa part mis en avant sa volonté, et celle du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, de "mettre en place une école inclusive, de qualité", grâce à "une palette de dispositifs". "Ça ne se décrète pas, ça se construit, et c'est pour ça que ça peut sembler lent aux yeux des parents", a-t-elle dit, après une rencontre avec des enfants autistes et leurs parents. Pour Agnès, la mère de Julia, 7 ans, "les parents sont démunis, fatigués et seuls". "Ce n'est pas normal qu'il y ait encore des enfants, en âge d'être scolarisés, et qui, par manque de moyens ou de je ne sais quoi, restent chez eux, sans prise en charge", lance-t-elle en colère.
344 millions sur 5 ans
La stratégie gouvernementale sur l'autisme annoncée en avril 2018 a donné lieu à un "important travail souterrain ces derniers mois, qui ne montre pas de résultats très concrets mais qui était nécessaire", a indiqué Claire Compagnon, déléguée interministérielle pour l'autisme. Mmes Cluzel et Compagnon ont dressé un premier suivi de ce plan doté de 344 millions d'euros sur cinq ans, à la veille de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Il prévoit notamment de renforcer les unités d'enseignement pour autistes à la maternelle (180 unités en plus des 112 existantes, dont 30 à la rentrée prochaine). A l'école élémentaire, six unités ont ouvert à Albi, Amiens, Dieppe, Sainte-Geneviève-des-Bois, Toulouse et Vaulx-en-Velin. Dix autres ouvriront à la rentrée.