Alimentation, sport, obésité, voici le trio de nouvelles priorités du gouvernement en matière de santé. Le 25 mars 2019, Edouard Philippe réunissait 12 ministres à l'occasion du 2ème Comité interministériel pour la santé (CIS) avec, pour objectif, de présenter ses actions de prévention en santé -le 1er s'était réuni le 26 mars 2018 (article en lien ci-dessous)-. Son credo : #JagisPourMaSante, pour « rester en bonne santé tout au long de sa vie ». Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au handicap, était présente. Elle a mentionné deux mesures spécifiques pour l'amélioration des soins au quotidien des personnes handicapées : une pratique sportive pour tous et le dépistage des cancers pour celles hébergées en établissement.
Des cancers mieux détectés
Sur ce deuxième point, une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) observe que les personnes en situation de handicap ont un recours réduit aux dépistages des cancers du col de l'utérus et du côlon ainsi qu'à la mammographie. Alors que les campagnes sont prises en charge directement par l'Assurance maladie pour la population générale, elles sont incluses dans le budget des établissements médico-sociaux. Or ce mode de tarification en freine l'accès. L'objectif du gouvernement est donc de lever ce frein financier. Dès l'automne 2019, la prise en charge de ces programmes ne relèvera plus du budget des établissements médico-sociaux mais du droit commun.
Le sport pour tous
Misant sur la prévention et faisant la promotion du bien-être par l'activité, le gouvernement entend par ailleurs mobiliser tous les acteurs pour « optimiser le parcours de soins des personnes atteintes de maladies chroniques, des patients souffrant d'affections de longue durée et des personnes en situation de handicap » en développant le recours à la pratique adaptée à visée thérapeutique (article en lien ci-dessous). Il assure que l'adoption, en 2019, de la Stratégie sport et handicap va permettre de soutenir cet essor dans « une logique inclusive ». Il doit préciser les objectifs en termes de pratiques sportives et de performance. Cet enjeu était au cœur d'une conférence organisée à Paris le 27 mars, en présence de Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, sur le thème « Comment favoriser la pratique para-sportive », au-delà du haut-niveau et notamment dans le secteur médico-social avec une offre adaptée et sécurisée.
Risque d'obésité en cas de handicap mental
Enfin, c'est la prise en charge de l'obésité qui était au cœur des préoccupations. Dans son rapport, le Comité interministériel constate que « le risque d'obésité des personnes avec une déficience intellectuelle est supérieur à celui de la population générale. La prévalence est doublée (environ 30 % de la population enfants avec une déficience intellectuelle) et les chiffres sont encore plus importants lorsqu'il existe des signes du spectre autistique (50 % de la population). L'obésité représente un double handicap pour ces personnes déjà fragilisées et peut être un facteur d'exclusion ». Le gouvernement entend donc s'atteler à cet enjeu et, plus globalement, diminuer de 20 % l'obésité et le surpoids des enfants et adolescents d'ici 2023. Un objectif de « poids » !