Plus de sport, moins de risque de Parkinson chez les femmes

Le sport, un super allié contre la maladie de Parkinson ? C'est ce qui ressort d'une étude de l'Inserm publiée en mai 2023.Elle prouve que, chez les femmes, le risque de développer la maladie est réduit de 25% grâce à une activité physique régulière

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Le sport, c'est la santé. Les scientifiques en sont de plus en plus convaincus. Une équipe de recherche française* vient de découvrir que l'activité physique régulière réduirait les risques de développer la maladie de Parkinson chez les femmes. Cette pathologie neurodégénérative progressive touche aujourd'hui 270 000 personnes en France, avec un nombre de nouveaux cas annuels en constante augmentation, corrélé au vieillissement de la population, selon l'Institut du cerveau. Lenteur des mouvements, raideur des muscles et tremblements au repos sont les principaux symptômes de la maladie caractérisée par la destruction de certains neurones du cerveau et l'accumulation de protéines qui leurs sont toxiques.

25 % de risques en moins de développer la maladie

S'il n'existe, à ce jour, aucun traitement curatif, la recherche a permis d'identifier de plus en plus de causes : seules 5 % des formes de la maladie sont héréditaires, le reste étant d'origine environnementale. « Il est donc fondamental d'identifier des pistes de prévention », indique l'Inserm. Parmi elles, le sport. Pour le comprendre, les scientifiques ont étudié, durant vingt-neuf ans, l'impact de l'activité physique sur le développement de la maladie de Parkinson chez près de 100 000 femmes réunies dans une même cohorte. « Avec près de 1 200 femmes atteintes de la maladie de Parkinson identifiées en 2018, elle constitue à ce jour la plus grande cohorte prospective féminine au monde pour cette maladie », explique l'Inserm. Les résultats de cette étude sont publiés le 17 mai 2023 dans la revue Neurology. Ce suivi au long cours a permis d'évaluer l'impact du sport évalué plus de cinq, dix, quinze et vingt ans avant le diagnostic. Résultat, les femmes les plus actives présentaient un risque réduit d'environ 25 % par rapport aux autres. L'activité physique évaluée est plurielle : marcher, monter les escaliers, se déplacer à vélo, activités ménagères ou récréatives, d'intensité légère à intense. De précédentes études de moindre ampleur s'étaient penchées sur le sujet mais jamais sans impliquer spécifiquement les femmes.

L'effet protecteur du sport

« Les participantes atteintes par la maladie étaient globalement moins actives que les autres tout au long du suivi, y compris plus de vingt ans avant le diagnostic », affirme l'équipe de recherche. Une différence de plus en plus marquée à mesure que le diagnostic approche. Ceci s'explique notamment par la survenue de symptômes précurseurs (constipation, troubles du sommeil, de l'odorat, troubles moteurs discrets…) qui occasionnent des gênes empêchant une pratique sportive régulière. « Ces résultats sont en faveur d'un effet protecteur (...) et, ce, même sur du très long terme », précise Berta Portugal, doctorante et première autrice de ces travaux. Ils corroborent les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) qui publiait, fin 2022, un guide pratique destiné aux médecins afin qu'ils prescrivent de l'activité physique à leurs patients, au même titre qu'un autre médicament (Lire :  Sport santé : les médecins doivent le prescrire! ). Cette nouvelle étude « appuie l'intérêt de la mise en place de programmes d'activité physique pour prévenir la maladie de Parkinson chez des personnes à risque et invite à réaliser d'autres études afin de comprendre quel type d'activité et quel niveau d'intensité sont les plus bénéfiques », poursuit Berta Portugal.

* de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l'université Paris-Saclay et de l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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