Dernière minute le 27 mai 2018
Une dizaine de jeunes handicapés qui occupaient depuis quarante jours avec leurs familles un couloir du Parlement à Varsovie pour réclamer une hausse de leurs maigres allocations ont annoncé le 27 mai 2018 qu'ils mettaient fin à leur mouvement. Leur décision a été prise dans le contexte de la session de printemps de l'assemblée parlementaire de l'Otan, tenue au siège du parlement jusqu'au 28 mai. Invoquant des raisons de sécurité, les autorités ont bloqué le couloir occupé par les protestataires, en leur laissant l'usage d'un cabinet de toilettes, mais en coupant l'accès aux douches et au monde extérieur. "Après quarante jours, nous suspendons notre protestation au Parlement", a déclaré à la chaîne de télévision polonaise TVN24 une des figures de proue du mouvement, Iwona Hartwich, qui campait dans le Parlement avec son fils handicapé de 23 ans. "Nous sommes inquiets pour le bien-être de nos enfants, nous sommes coupés de tout", a-t-elle expliqué.
Article initial du 21 mai 2018
L'ancien président polonais et chef du syndicat Solidarité Lech Walesa a apporté son soutien lundi aux handicapés qui observent un sit-in au Parlement depuis 34 jours, réclamant une aide de l'État pour avoir "une vie digne".
"Vous m'avez invité, donc me voilà, je veux contribuer à votre combat", a dit Lech Walesa, pantalon clair et chemise à manches courtes. "Je ferai tout mon possible pour vous aider", a-t-il promis, sans toutefois formuler de propositions concrètes.
Les protestataires demandent une allocation mensuelle de 120 euros pour 72 000 handicapés adultes répondant à certains critères. Le gouvernement refuse fermement, invoquant des raisons budgétaires. Au début du mouvement, il leur a accordé une légère hausse d'une autre allocation, portée à 245 euros par mois.
Les conseils de Lech Walesa
Assis dans un fauteuil face au petit groupe de protestataires, au milieu de dizaines de caméras et de micros, Lech Walesa a estimé que l'impasse actuelle est due à la "perfidie" des conservateurs au pouvoir, qu'il a accusés de vouloir "brouiller les gens entre eux pour continuer à gouverner".
L'ancien chef du syndicat indépendant qui avait joué un rôle fondamental dans la chute du communisme en Europe de l'Est a affirmé qu'il "aurait préféré les communistes à ces gens qui se réclament de la foi" catholique.
En se disant "désarmé", n'ayant plus derrière lui ni le chantier naval de Gdansk ni Solidarité, ni aucun parti politique, il a conseillé aux manifestants de rechercher le soutien "d'importants groupes sociaux", tels que "les mineurs ou les postiers".
Manifestations de solidarité et lettre au Pape
La porte-parole du groupe, Iwona Hartwich, a souligné que des manifestations de solidarité avec les handicapés devaient se tenir ce lundi dans quarante villes polonaises.
Elle a annoncé aussi que les manifestants comptaient écrire au pape François pour lui demander de faire une prière pour leur cause.
Lech Walesa a décliné l'invitation à rejoindre le sit-in. "J'ai des obligations", a-t-il expliqué, alors que les mères des handicapés qui campent sur le plancher lui avaient dit avoir "un matelas réservé pour lui".
Le parlement fermé aux visiteurs et aux journalistes
La protestation a conduit les responsables du parlement à le fermer aux visiteurs et aux journalistes sans accréditation permanente. La semaine dernière, la présidente d'une grande organisation humanitaire polonaise, Janina Ochojska, elle-même handicapée, s'est également vu refuser l'entrée, tout comme une vieille dame, ancienne insurgée de Varsovie.