A Paris, 400 personnes se sont rassemblées devant le ministère des Solidarités, avant de se diriger vers la place de la République, en clamant "Du fric pour le service public". "On est en sous-effectif, ce qui augmente la charge de travail, les équipes sont épuisées", témoigne auprès de l'AFP Murielle Volpei, une éducatrice de 50 ans, qui travaille pour la fondation Olga Spitzer, dans le secteur de la protection de l'enfance. Conséquence du manque de personnel : "les mesures de justice prises pour protéger les mineurs ne peuvent pas être exécutées avant plusieurs mois", explique-t-elle.
La prime du Ségur pour tous
Les revendications des manifestants portaient également sur des hausses de salaires et sur l'attribution de la "prime Ségur" à l'ensemble des professionnels du secteur. Le gouvernement a ouvert cette prime de 183 euros net mensuels aux soignants et aux personnels sociaux, à la suite du Ségur de la santé de juillet 2020 (articles en lien ci-dessous). Certaines professions qui exercent dans le secteur en sont toutefois exclues, comme les agents d'accueil ou les personnels des cuisines. Sous une banderole blanche portant l'inscription "Un métier formidable, un salaire minable", Fabienne Gourgamd, 57 ans, formatrice dans le secteur du handicap, se dit "choquée" que certains professionnels n'aient pas reçu cette prime. "On travaille tous ensemble pour nous occuper de ces mêmes personnes, c'est indécent et cela créé des fractures au sein des équipes", dénonce-t-elle.
A Rennes, environ 200 personnes s'étaient rassemblées devant le tribunal judiciaire vers la mi-journée. "On attend qu'on nous verse la prime Ségur, on est les oubliés", déplore Aurélie, qui travaille dans un foyer de vie pour handicapés adultes, en Ille-et-Vilaine (35). Des rassemblements et manifestations ont eu lieu dans une cinquantaine de villes en France, selon les organisateurs.
Le même jour, la psychiatrie publique est également en grève (article en lien ci-dessous). Les soignants se sont rassemblés sous les fenêtres du ministère de la Santé et des ARS en région pour revendiquer l'amélioration de leurs conditions de travail.
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