Lors du lancement de la concertation pour le 4e plan autisme, le 6 juillet 2017, à l'Elysée, Danièle Langloys, présidente d'Autisme France avait demandé "justice pour Rachel". "On ne peut pas construire un plan autisme 4 si on ne commence pas par rendre ses enfants à Rachel", avait-elle clamé (article en lien ci-dessous). A cette occasion, la secrétaire d'État aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, avait eu un mot "pour les personnes concernées et leurs familles", citant "Rachel, qui vient de se voir une nouvelle fois séparée de ses trois enfants avec autisme".
3 enfants confiés à l'ASE
Rachel, originaire de l'Isère, vient de voir le placement de ses enfants, diagnostiqués autistes tout comme elle, renouvelé pour la troisième année consécutive. Les bambins, âgés de 6 à 11 ans, sont confiés à l'Aide sociale à l'enfance depuis juillet 2015. Dans un jugement rendu le 7 juillet 2017, consulté par l'AFP, un juge des enfants du tribunal de Grenoble a ordonné la prolongation pour un an, jusqu'au 31 août 2018, au motif "qu'un retour à la maison entraînerait des effets sur les enfants, qui peuvent encore facilement s'inquiéter pour leur mère". Cette dernière pourra les avoir une journée toutes les deux semaines, est-il précisé.
Comportement maternel inquiétant
La justice reproche à cette femme, séparée, d'avoir "une représentation invalidante et alarmiste" de ses enfants et un "comportement maternel inquiétant", selon un arrêt de février 2016 de la cour d'appel de Grenoble, consulté par l'AFP. Mais pour les associations qui la soutiennent, ses enfants ont été placés car elle a signalé "qu'ils étaient autistes". Elles jugent "abusif" de "lui reprocher de majorer leurs troubles". Dans une pétition (lien ci-dessous) , lancée le 12 juillet par une centaine d'entre elles -dont Autisme France, l'Unapei ou la Fnath- , elles demandent au gouvernement que "cette affaire ubuesque soit délocalisée" pour permettre "un nouveau regard, juste et approprié".
Un problème de fond
Depuis le début de cette affaire, les deux aînés ont été "diagnostiqués autistes, le dernier a des signes d'hyper activité avec troubles de l'attention. Rachel est également diagnostiquée autiste asperger", rappellent-elles, s'inquiétant d'une possible "aggravation des troubles" sans une prise en charge adaptée pour les enfants. "Le juge n'a pas pris en compte les diagnostics", déplore à l'AFP Danièle Langloys. Selon elle, ce cas renvoie "à des problèmes de fond : la méconnaissance de l'autisme et le manque de formation des professionnels de l'enfance".