Les chiens guides seraient-ils mieux tolérés ? Certaines scènes de refus filmées sur smartphone ont eu le mérite de faire le buzz et de jeter l'opprobre sur les récalcitrants (articles en lien ci-dessous). Un impact « pédagogique » qui aurait permis d'améliorer la prise de conscience ? À l'occasion de la Journée mondiale des mobilités et de l'accessibilité, le 30 avril 2019, la FFAC (Fédération française des associations de chiens guides d'aveugles) dresse un état des lieux des cas de refus répertoriés en 2018. Ça stagne mais certains font mieux !
Du mieux chez les taxis
86 cas de refus ont été enregistrés par les services de l'ANMCGA (l'Association nationale d'utilisateurs de chiens guides, membre de la FFAC). Parmi eux, 19 dans des restaurants, 9 dans les transports publics, 15 dans les commerces, 3 dans les hébergements de loisir ou encore 5 dans les lieux de soin et même 3 dans les administrations… L'association observe une « véritable amélioration du côté des taxis puisqu'aucun refus n'a été déclaré ». « Force est de constater que les organisations professionnelles du secteur ont pris le sujet en main et se sont mobilisées pour que ces cas soient sanctionnés », se félicite Paul Charles, président de la FFAC. Constat plus amer du côté des VTC avec 14 refus déclarés. « Un point sur lequel nous restons extrêmement vigilants, poursuit-il. Dans certains cas, le VTC s'enfuit en voyant la personne déficiente visuelle comme si elle ne s'était pas rendue au rendez-vous ! ». La fédération observe également une recrudescence des refus dans les musées, même s'ils se soldent souvent, après « négociation », de façon positive. Un second axe de travail concerne les gîtes et maisons d'hôtes, avec un flou légal lié au secteur d'activité puisqu'il s'agit de lieux « privés ».
De nouveaux obstacles
Mais ce ne sont pas les seuls obstacles… Les « nouvelles mobilités en milieu urbain » sont également motifs d'incivilités pour les personnes déficientes visuelles, et bien d'autres piétons d'ailleurs… Il s'agit des trottinettes électriques, vélos, gyropodes, overboards qui, selon l'association, « en libre-service, parqués n'importe où et laissés à même le sol, (…) compliquent le travail du chien guide et mettent en danger le maître dans certains cas ». Ce sont aussi les bus et voitures électriques, désormais silencieux. « Quand un bus électrique arrive à un arrêt, le maître et son chien ne l'entendent pas. Ils ne se signalent donc pas pour monter à bord », observe la FFAC, sans oublier les traversées avec un risque d'accident qui augmente. Comme d'autres associations (article en lien ci-dessous), la fédération demande au législateur de « statuer sur ce sujet d'actualité, afin de sécuriser les déplacements quotidiens des personnes déficientes visuelles ».
Moins facilement repérables et donc sanctionnables, la FFAC déplore, enfin, les « petites remarques quotidiennes plus sournoises » qui, selon elle, restent un « combat de tous les jours » : le vigile qui hèle une personne déficiente visuelle dans un supermarché, le vendeur qui s'adresse systématiquement à l'accompagnant voyant…