La cloche de rentrée va bientôt sonner pour plus de 430 000 élèves en situation de handicap accueillis dans les établissements scolaires. A six jours de la reprise, le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a donné le la lors d'une conférence de rentrée le 26 août 2022, traduite en LSF (langue des signes française) et sous-titrée (replay disponible via la vidéo ci-contre). Cette prise de parole, au lendemain de celle d'Emmanuel Macron, a présenté ses ambitions pour l'école, lors de la réunion de rentrée des recteurs. A quoi doivent s'attendre professeurs, élèves et parents d'élèves pour cette nouvelle année scolaire ? Le successeur de Michel Blanquer a fixé trois priorités pour sa toute première rentrée : « l'excellence, l'égalité des chances et le bien-être des élèves ». L'ancien professeur d'histoire s'est d'abord attaqué à la question de la crise du recrutement et de vocations qui touche le secteur. « Oui nous avons des difficultés de recrutement mais nous y faisons face tout en trouvant des réponses pérennes ». Parmi les premières mesures évoquées, l'ouverture d'un « concours exceptionnel de titularisation pour les professeurs contractuels au printemps 2023 ».
+ 6 % d'élèves handicapés chaque année
Autre point central, celui de l'égalité des chances et de la lutte contre les discriminations. Attendu au tournant sur le dossier de l'école inclusive, Pap Ndiaye s'est également engagé à construire une « école accessible à tous, y compris pour ceux avec un besoin particulier ». Le ministre s'est dit « très attentif aux élèves en situation de handicap, à la continuité de leurs parcours et à améliorer le statut des personnels qui au quotidien les accompagnent dans l'école et dont le temps de travail partiel est trop souvent subi ». Si le gouvernement salue la « constante augmentation » du nombre d'élèves en situation de handicap (+ 6 % par an depuis 2017), il souhaite aller plus loin et « investir des moyens pour les élèves à la hauteur de ses ambitions ». Pas un mot n'a été formulé cependant sur les 18 % d'enfants qui seraient non scolarisés à partir du 1er septembre comme l'a affirmé le 22 août 2022 l'Unapei (article en lien ci-dessous).
4 000 AESH recrutés à la rentrée
« Des moyens d'accompagnement supplémentaires pour les élèves vont être alloués pour cette rentrée avec le recrutement de 4 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) », poursuit le ministre. Ajoutant à cela, 300 unités localisées pour l'inclusion scolaire (Ulis) ouvertes en plus à la prochaine rentrée, portant le total à plus de 10 200 Ulis sur l'ensemble du territoire. Au-delà des moyens, l'équipe de Pap Ndiaye dit également s'engager pour la « qualité de l'enseignement avec la professionnalisation de tous les personnels et la poursuite des formations engagées », notamment celles des contractuels, « trop minimales » selon le ministre.
Améliorer la santé psychique des élèves
Dernier point abordé, celui du bien-être des élèves, mis à rude épreuve avec la pandémie de Covid-19. Si le protocole sanitaire est au niveau « socle » pour cette rentrée, l'un des plus bas depuis la crise sanitaire, le ministre de l'Education nationale se dit préoccupé par la situation psychique et psychiatrique d'un certain nombre de jeunes : « Il nous faut aussi participer, en lien avec la santé, à ce que l'école soit plus encore un lieu où l'on étudie mais aussi un lieu où on est bien. Il n'y a pas d'opposition entre bien-être et travail scolaire », a-t-il indiqué. Malgré de grandes difficultés à recruter les médecins scolaires, le ministère annonce réfléchir à rénover la santé scolaire, « en lien avec les autorités de santé ».