+ 6 %. C'est l'augmentation du budget de l'école inclusive entre 2021 et 2022, pour atteindre 3,5 milliards d'euros. « Ce qui représente une hausse de 66 % depuis 2017 », explique le ministère de l'Education nationale, dans un communiqué publié à J-1 de la rentrée scolaire. Mais à quoi va servir cette enveloppe ? « Les défis à relever sont immenses. En continuant de donner davantage de moyens à l'école inclusive, le gouvernement entend poursuivre cet effort au long cours », affirme Geneviève Darrieusecq, ministre déléguée aux Personnes handicapées. Comme l'a mentionné Pap Ndiaye lors de sa conférence de rentrée le 26 août 2022 (article en lien ci-dessous), de nouveaux « dispositifs adaptés » vont voir le jour au 1erseptembre 2022. Liste détaillée...
Des dispositifs adaptés renforcés
• D'abord, 303 nouvelles unités localisées pour l'inclusion scolaire (ULIS) s'ajouteront aux 9 969 existantes (soit 10 272 au total). Ce sont donc 6 000 élèves supplémentaires qui pourront être scolarisés en milieu ordinaire grâce à ces dispositifs, en augmentation d'environ 20 % depuis 2017.
• Déclarée « enjeu majeur » du gouvernement, la scolarisation des enfants avec troubles du spectre de l'autisme (TSA) va déboucher sur la création de 84 nouvelles unités d'enseignement autisme en maternelle (UEMA) comme en école élémentaire (UEEA). Autre mesure renforcée : les dispositifs d'autorégulation (DAR) qui permettent à l'élève avec autisme de s'intégrer à une classe ordinaire tout en bénéficiant d'un enseignement spécifique, dit « d'autorégulation », avec une équipe de professionnels pour l'aider à mieux contrôler son attention, ses comportements et ses émotions. Quinze nouvelles unités de ce type vont être déployées à la rentrée 2022, portant le total à 41.
• Pour les enfants polyhandicapés, 12 nouvelles unités d'enseignement sont créées qui « apportent un cadre adapté », l'objectif étant que « toutes les académies soient dotées de ce type de dispositif pour la rentrée 2023 ».
Plus de formations pour les AESH et les enseignants
Pour répondre au manque d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) souligné par la Défenseure des droits (article en lien ci-dessous), l'exécutif annonce l'arrivée de « 4 000 équivalents temps plein supplémentaires par rapport à 2021 », soit 132 000 au total. Ces derniers bénéficieront d'une formation d'adaptation à l'emploi de 60 heures. Côté enseignants, leur formation initiale prévoit 25 heures minimum qui s'ajoute à la formation continue disponible via la plateforme « Cap'Ecole ». Objectif de ces modules : « Prendre en compte la meilleure accessibilité des contenus pédagogiques et considérer les besoins particuliers des élèves en situation de handicap ».
Des cellules d'écoute et plus de dialogue
Autre nouveauté, le « livret de parcours inclusif », une application qui propose des réponses pédagogiques aux besoins éducatifs particuliers des élèves. Après une phase d'expérimentation pour l'année 2021-2022 puis déployé « sur l'ensemble du territoire à partir de la rentrée 2022 », ce guide s'adresse aux professionnels qui accompagnent l'enfant dans sa scolarité (professeurs et chefs d'établissement, médecins de l'Education nationale, professionnels des maisons départementales des personnes handicapées…).
D'autres services étaient déjà accessibles les années passées : le numéro vert unique 0 805 805 110 ou 0 800 730 123 (accessible aux personnes malentendantes). Il permet de joindre, grâce à un serveur interactif et selon les attentes, la cellule départementale ou nationale « Aide handicap Ecole ». Il permet aussi de répondre aux familles sur le dossier de leur(s) enfant(s) avec un objectif affiché de réponse « dans les 24 heures ».
Enfin, 166 équipes mobiles d'appui-médical restent à disposition des établissements scolaires et de la communauté éducative. Composées de plusieurs métiers du médico-social, elles viennent en renfort, conseillent et participent à la sensibilisation des professionnels des établissements scolaires et peuvent intervenir en cas de difficulté. Ces dispositifs d'écoute doivent permettre de « renforcer le lien entre les différents acteurs », promet le ministère.