Les Républicains, déterminés à redevenir audibles sur les grands sujets de société, s'attellent au thème du handicap, en vue d'une convention programmée le 4 mars 2020. Le 7 février, ils ont lancé leur propre chantier avec des tables rondes, bien décidés à être présents sur ce sujet qui "a toujours fait partie de notre ADN politique", affirment-ils.
Emergence d'une politique handicap
Trois textes de référence sur le handicap ont en effet été votés lors des mandats de Jacques Chirac : la loi d'orientation de 1975, celle sur l'emploi en 1987 et en 2005 la loi sur l'égalité des droits. Sa fille Claude Chirac était d'ailleurs invitée à la Conférence nationale du handicap (CNH), le 11 février 2020 à l'Elysée (article en lien ci-dessous). "Nous prolongeons une histoire" et "notre famille sera résolument engagée sur ces sujets," a promis la présidente du Conseil national de LR, Annie Genevard. Le handicap est ainsi le thème retenu pour la première des conventions thématiques que le parti compte tenir d'ici l'été 2021, dans le cadre de son vaste chantier des idées. "Notre ambition n'est pas de ressortir avec des banalités, mais de faire émerger le 4 mars un programme politique autour du handicap", explique le secrétaire général du parti Aurélien Pradié.
Sujet transpartisan
Pour préparer cette convention, les tables rondes organisées au siège du parti ont réuni élus, représentants d'associations, ainsi que des personnes en situation de handicap. LR a également demandé aux fédérations départementales de lui faire remonter "critiques, propositions et expériences de terrain" en réunissant associations et experts sur le sujet. Enfin un questionnaire a été envoyé aux adhérents pour les sonder sur une dizaine de questions, allant des aidants familiaux aux quotas en entreprise. Sur les transports publics par exemple "il y a un sujet" avec "une grande différence entre la France et les autres pays", a déploré le patron des députés LR Damien Abad, lui-même porteur d'une maladie rare qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité. "Il est très important que la droite se saisisse de ce sujet transpartisan qui n'appartient à personne en particulier", a ajouté M. Abad, qui avait déjà appelé le 16 janvier à faire du handicap une "grande cause nationale" (article en lien ci-dessous).
Or, à l'issue de la CNH, Aurélien Pradié a déclaré sur RMC, dans l'émission « Bourdin direct » : « Le gouvernement n'a pas de véritable ambition sur le sujet du handicap. Les actes sont d'une faiblesse accablante et coupable ». Et d'ajouter, notamment à propos d'Emmanuel Macron : « Nous sommes frappés par ce syndrome du crocodile : une grande bouche et des petits bras ».