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Santé mentale : le handicap oublié

Le 10 octobre 2024 marque la Journée mondiale de la santé mentale. Un sujet dont on parle de plus en plus, sauf lorsqu'il concerne les personnes handicapées, qui sont pourtant particulièrement concernées.

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Une femme pensive, la mine triste, les bras croisés, qui se dédouble.

Depuis quelques années, la parole se libère. La santé mentale investit les débats et devient l'une des préoccupations des entreprises, des écoles ou des établissements d'enseignement supérieurs. Le gouvernement s'en empare, lui aussi, puisqu'il nomme la santé mentale « Grande cause nationale » de 2025 (Santé mentale, grande cause 2025: sujet sous-estimé et tabou). 

Handicap et santé mentale : une double peine

Mais un tabou persiste : la santé mentale des personnes en situation de handicap. Pourtant, Aude Caria, directrice de Psycom – Santé mentale info, rappelle qu'elles sont particulièrement exposées : « Avoir un handicap implique des difficultés au quotidien. Notamment à cause de la société, non adaptée aux besoins. Certaines personnes arrivent à compenser sans problème mais, pour d'autres, il s'agit d'une charge mentale énorme et constante ». D'autant que, dans le cas des troubles psychiques par exemple, les comorbidités telles que l'anxiété et la dépression sont fréquentes, à cause de diagnostics tardifs, de préjugés ou de difficultés fonctionnelles par exemple. Elle évoque d'autres facteurs : « Les personnes en situation de handicap ont plus de risques d'être exposées à des agressions sexuelles, du harcèlement moral ou des violences sexistes (Les personnes handicapées plus souvent victimes de violence). Et on sait les impacts que ces situations ont sur la santé mentale ». 

Une vie affective et sexuelle limitée

L'accompagnement médico-social a lui aussi son rôle à jouer. Aujourd'hui, surtout lorsque le handicap est important, elles sont perçues sous le seul prisme de leur pathologie plutôt que comme des êtres humains. « Beaucoup sont isolées socialement, illustre Aude Caria, et n'ont pas de vie sexuelle parce qu'on leur dit que ce n'est pas pour elles ou parce qu'elles sont persuadées de ne pas y avoir droit. » Alors même que la vie intime, affective et sexuelle est reconnue comme un droit par l'Organisation mondiale de la santé et faisant partie intégrante de la notion de santé, étant définie comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». 

Miser sur la pédagogie et la prévention

Pour remédier à la situation, pas de remède miracle : « Il faut faire de la pédagogie sur la santé mentale », pour l'ensemble de la population, tout d'abord, afin de l'intégrer comme un pan à part entière de la santé, mais aussi être en capacité de repérer les signaux d'alerte lorsqu'elle se dégrade. « Ce ne sont pas des choses qu'on apprend à l'école », regrette-t-elle. Et pourtant, c'est aussi essentiel que de se brosser les dents chaque jour. Pour les personnes en situation de handicap, cette démarche aurait un double-effet : cela leur permettrait aussi de se rendre actrices de leur propre santé, là où les décisions sont trop souvent prises à leur place.

Le parcours du rétablissement

Deuxième axe : l'éducation sur les besoins et les réalités des personnes, afin de prévenir la détérioration de leur santé mentale et les aider à aller mieux le cas échéant, notamment en les orientant vers les lignes d'écoute des associations ou des groupes de parole, en adaptant leur hygiène de vie, en les incitant à consulter des professionnels de la santé mentale si besoin ou en leur conseillant des films ou des ouvrages sur le sujet (comme Se rétablir de Lisa Mandel, une bande-dessinée sur le rétablissement en santé mentale lorsqu'on vit avec des troubles psychiques). 

© Stocklib lightpoet

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