Seine-Saint-Denis : le coup d'accélérateur de Paris 2024

A dix mois du coup d'envoi des Jeux olympiques puis paralympiques, la Seine-Saint-Denis, cœur battant de cet événement, entend redorer son image, notamment en matière d'accessibilité. Et mettre un coup d'accélérateur ?

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Dans le ciel du « 93 », les grues n'ont pas cessé leur ballet. A moins d'un an de Paris 2024, la Seine-Saint-Denis sera en effet le cœur battant des Jeux olympiques et paralympiques, avec son village des athlètes et les nombreuses épreuves, parmi lesquelles quatre disciplines paralympiques : le para-athlétisme, le para-marathon, le volleyball assis et le para-cyclisme sur route. De quoi changer le regard sur ce territoire encore marginalisé. En mars 2023, Stéphane Troussel, son président, réclamait au gouvernement un « plan de rattrapage » urgent afin de combler le retard du « département le moins bien doté de France métropolitaine » en matière d'établissements et de services pour personnes handicapées (selon la DREES 2020) (Lire : 93 : face au handicap, le SOS d'un département en détresse).

Des perspectives alléchantes

Plus de six mois après cette alerte, le ton semble avoir changé... Dans un communiqué publié fin août, le département se félicite de sa « stratégie paralympique tant en matière de pratique para-sportive que d'accessibilité ». Si rien n'est dit sur l'offre d'accompagnement médico-social, l'accueil des Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre 2024 est perçu comme un « accélérateur des politiques d'inclusion des personnes en situation en situation de handicap ». Comme elle l'avait fait en 1998 lors de la construction du Stade de France pour la coupe du monde de foot, la Seine-Saint-Denis espère capitaliser sur Paris 2024 pour dynamiser son emploi, ses transports, ses services, son logement, le tout dans une logique « inclusive ». « Moi, je veux insister sur le fait que la Seine-Saint-Denis est et restera au cœur des Jeux de Paris 2024 », déclarait en 2020 Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JOP. Sur le papier, l'engagement semble alléchant mais, dans la réalité, quelles retombées concrètes ?

Des aménagements prometteurs

La première, et non des moindres, tient en six lettres : PRISME. Ce « pôle de référence inclusif sportif métropolitain » sera l'un des sites d'entraînement des Jeux, et « le seul héritage paralympique dédié ». 13 100 m2 serviront à la fois de centre de loisirs et de compétition pour des personnes handicapées, de pôle ressources et formation et de pôle recherche et santé. Cet équipement sportif « unique en Europe » doit être livré le 1er avril 2024. « Nous souhaitons faire du PRISME le catalyseur du développement du parasport en France et une terre d'accueil de grands évènements parasportifs », a fait remarquer Emmanuel Constant, vice-président chargé de l'éducation et des Jeux olympiques et paralympiques. Le département promet également la création ou la rénovation de huit piscines « intégrant des normes ambitieuses en matière d'accessibilité́ universelle », dans le sillage des Jeux. Le village olympique permettra de loger près de 6 000 personnes dès 2025 avec « des appartements 100 % accessibles » et ses rues seront dotées d'une signalétique inclusive. Rappelons également, en parallèle, la récente ouverture de la Maison de l'autisme à Aubervilliers (Lire : La Maison autisme ouvre ses portes le 11 avril 2023). Quant à la stratégie départementale « Sport et espace public », lancée en 2022, elle vise à rendre l'espace public plus accessible, notamment aux personnes en situation de handicap, avec une dizaine d'espaces sportifs de proximité.

Développer l'offre de parasport

L'accessibilité n'est pas qu'une question de bâti. La Seine-Saint-Denis veut également « encourager la participation des personnes en situation de handicap aux Jeux ». Comment ? En leur réservant un accès prioritaire à la billetterie : 2 500 billets pour les paralympiques et 1 800 pour le JO ont ainsi été dédiés aux enfants et jeunes accueillis en instituts médicoéducatifs (IME). Ce sont aussi 13 000 billets qui seront alloués aux collégiens pour les Jeux paralympiques, soit 100 par collège. Afin de répondre au manque d'offres sportives à destination des enfants et ado avec un handicap mental et/ou psychique, le projet de création de sections de sport adapté au sein des écoles multi-sports de villes (EMS) a vu le jour. Autre objectif : la structuration de l'offre de parasport dans le département, notamment via le déploiement du programme « Club inclusif » (Lire : 3 000 clubs inclusifs pour booster le parasport). Le but ? Sensibiliser 3 000 clubs d'ici fin 2024, puis leur donner les clés d'un accueil adapté. Pour savoir si ces promesses ne resteront pas un effet « com' », rendez-vous bien au-delà de 2024…

© seinesaintdenis.fr

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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