Déviances d'internet : la plateforme de signalement de la PJ

La récente agression d'un jeune homme handicapé mental révélée dans une vidéo diffusée sur le net donne l'occasion de se pencher sur l'existence d'une plateforme de signalements internet de la PJ (Police judiciaire).

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La plateforme de la police judiciaire où sont signalées les déviances sur internet, qui a révélé la vidéo de l'agression d'un jeune handicapé à Fontaine, en Isère (lire article en lien ci-dessous), a reçu, en 2013, plus de 129 000 signalements, signe de l'engouement autour des réseaux sociaux. Le nombre des contenus illégaux recensés par la plateforme de signalement Pharos www.internet-signalement.gouv.fr ) est passé de 78 000 en 2010 à « plus de 129 000 en 2013 », explique Valérie Maldonado, la « patronne » de l'Office central de lutte contre les crimes liés aux technologies de l'information (la cybercriminalité) au siège de la direction centrale de la PJ (DCPJ). « C'est beaucoup » et « c'est le reflet de l'évolution de la société et du développement des réseaux sociaux », a ajouté la commissaire pour qui une « relation de confiance » commence à se nouer avec les internautes.

Un « public mature »

Ici, il y a une douzaine de policiers et de gendarmes qui recueillent chaque jour les doléances des internautes. C'est là qu'est arrivée la vidéo de Fontaine où l'on voit deux jeunes tenir un jeune homme handicapé mental par les bras puis le pousser dans un bassin. La vidéo a été partagée près de 2 000 fois sur Facebook et a suscité l'indignation. « Nous recueillons souvent ce type de signalements », a indiqué Mme Maldolnado. Le « public (des internautes) est mature », selon elle, et « a tendance à supporter de moins en moins ce type de comportement ».

Pas un service d'urgence !

Ce n'est toutefois pas la majorité des appels reçus. Sur les 129 000 signalements de 2013, a-t-elle détaillé, plus de la moitié (56%) avaient trait à des escroqueries par internet, 12% à « des propos à connotation raciste » par exemple, 10% relevant encore d'affaires pédopornographiques. « Il faut trier les signalements, les vérifier afin de constater, ou non, une infraction », a-t-elle expliqué. Il y a donc « forcément une déperdition » : 500 enquêtes ont été ouvertes à la suite des signalements en 2013, selon elle, mais « chaque signalement est pris en compte ». Les enquêtes sont ouvertes selon les lieux de l'infraction constatée par les services compétents de la police ou de la gendarmerie. Pharos, dit-elle, n'a pas vocation à traiter les urgences qui sont aussitôt répercutées sur le 17 (police-secours).

+ 7 % de contenus illégaux en un an

Pour 40% ce sont des particuliers qui se branchent sur Pharos, le reste se partageant entre les sociétés, sites ou modérateurs. Outre la plateforme Pharos, plus de 5 700 contenus jugés « choquants » par les internautes ont été signalés en 2013 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) et 536 ont été retirés pour leur caractère raciste, violent ou pédopornographique. L'AFA, qui réunit les principaux fournisseurs d'accès et de services internet, tels Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google ou Microsoft, affirme que les signalements ont baissé de 20% par rapport à 2012, mais que leur pertinence est en « augmentation sensible », avec 7% de plus de contenus illégaux sur un an.

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