Deux jeunes de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue lundi après-midi pour avoir agressé un jeune handicapé mental à Fontaine (Isère) et avoir posté une vidéo de l'agression sur Facebook, a-t-on appris auprès de la police. Sur la vidéo, on voit les deux jeunes tenir leur victime par les bras, puis le pousser dans un bassin peu profond, lui immergeant les pieds et les mollets. L'agression a eu lieu dans le parc de La Poya à Fontaine, dans l'agglomération de Grenoble.
Lundi soir, cette vidéo avec pour sous-titre « Regardez ce qu'on a fait à un handicapé ! » avait été partagée plus de 1 900 fois sur Facebook, suscitant 6 500 commentaires. Une pétition réclamant une "sanction exemplaire" contre les agresseurs a recueilli plus de 3 500 signatures. La vidéo a été signalée à la plateforme de signalement des contenus illicites de l'internet www.internet-signalement.gouv.fr ).
Le jeune handicapé, âgé de 18 ans, qui n'est placé ni sous tutelle ni sous curatelle, n'a pas été blessé dans l'agression. Scolarisé en institut médico-éducatif, il est allé déposer plainte à la gendarmerie de Tullins (Isère) lundi après-midi. Ses deux agresseurs, qui ne sont pas connus des services de police, ont été interpellés lundi peu avant 17H00 et placés en garde à vue.
Dans un communiqué diffusé dès le lundi après-midi, la ministre chargée des personnes handicapées Marie-Arlette Carlotti a dénoncé une vidéo "terriblement choquante de par le cynisme de ces agresseurs et la vulnérabilité de la personne agressée". "Les agresseurs présumés ont fait la publicité de leur crime, pensant sans doute qu'il resterait impuni, que leur geste serait sans conséquence pour eux-mêmes. Ils se trompent lourdement. La justice saura faire la lumière sur cette affaire et prendre les sanctions appropriées", a-t-elle ajouté.
Deux autres jeunes de 12 et 16 ans ont été interpellés mardi matin. Le garçon de 12 ans a été laissé libre et remis à ses parents à l'issue de son audition. Les trois autres mineurs devraient être présentés au parquet de Grenoble ce mardi après-midi.
Le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat a indiqué que les agresseurs et la victime seraient entendus et que la victime serait examinée par un médecin. "Cette affaire sera traitée sereinement comme elle doit l'être", a-t-il ajouté.