5 millions de personnes handicapées prennent chaque année le train en toute autonomie, 2 millions de parents se déplacent avec une poussette, y compris à bord des trains, et 25% des passagers ont 60 ans et plus… Mais comment mieux faire lorsque l'accessibilité de certaines gares et équipements ferroviaires fait défaut ? « L'absence de solution adaptée pour se déplacer, notamment par les transports en commun, est un facteur d'exclusion majeur des personnes à mobilité réduite, précisent la SNCF et le Gouvernement dans un communiqué commun. Agir pour la mobilité, c'est faciliter le quotidien de ces personnes, et leur permettre de participer pleinement à la vie sociale. »
Un délai de 9 ans pour les transports ferroviaires
Pour améliorer la situation, le 29 novembre 2016, a été signé le schéma directeur d'accessibilité des services ferroviaires nationaux de la SNCF par le président du groupe Guillaume Pepy et les secrétaires d'Etat Alain Vidalies (Transports) et Ségolène Neuville (Handicap). Il définit les Agenda d'Accessibilité Programmée relatif aux services ferroviaires nationaux (SDNA Ad'AP). Un investissement total de 820 millions d'euros entre 2016 et 2024. Rappelons que, dans le cadre des Ad'Ap, un délai de 9 ans avait été accordé en 2015 aux sociétés de transports pour la mise aux normes des réseaux ferroviaires, contre 3 ans pour la plupart des établissements recevant du public, ce qui avait déclenché la colère des associations personnes handicapées. Fallait-il encore fixer un cap intangible ; c'est désormais chose faite…
160 nouvelles gares rendues accessibles
Reposant sur trois piliers, ce nouveau schéma directeur vise en premier lieu la mise en accessibilité des 160 gares supplémentaires du réseau ferré national, c'est-à-dire desservies par TGV et Intercités. Cette tranche de travaux porte sur l'accessibilité des quais, des accès aux quais et des bâtiments voyageurs : cheminements, signalétiques, guichets ou espaces d'information et de vente, distributeurs de billets de trains, salons grands voyageurs, mobiliers et espaces d'attente, toilettes. Mais il prévoit également la mise en place de services pour aider le voyageur à monter / descendre à bord du train et rejoindre sa place.
La formation des agents
Deuxième axe. D'ici 2020, tous les personnels au contact du public seront formés aux besoins liés aux 5 grands types de handicap (visuel, auditif, moteur, psychique et intellectuel). Elaboré avec les associations de personnes handicapées, ce programme représente 50 000 heures de formation pour un budget de plus d'1,8 millions d'euros.
Une information accessible
Enfin, troisième point, faciliter l'accès à l'information sur les transports publics suppose le déploiement d'une signalétique adaptée, visuelle et sonore en gare et à bord des trains. Une information digitale adaptée aux différents handicaps est également envisagée ; le groupe SNCF s'est ainsi engagé à développer l'accessibilité des sites internet gares-sncf.com/fr, voyages-sncf.com, accessibilite.sncf.com et de l'appli « SNCF ».
1 gare sur 2 en 2024 ?
Les vingt régions françaises (hors Corse et avant la fusion administrative des régions) ont pris des engagements semblables dans le cadre de leur propre schéma régional d'accessibilité. Elles doivent rendre accessibles 370 gares qui accueillent des dessertes TER. En Ile-de-France, 209 gares Transilien sont également concernées. Entre 2005 et 2015, 638 gares ont déjà fait l'objet d'opérations de mise en accessibilité, pour un montant de 620 millions d'euros. La SNCF comptant au total 3 000 gares, un peu moins d'une sur deux devrait donc être accessible d'ici à 2024. Les gares considérées comme « prioritaires » ont été choisies en fonction de critères définis par l'Etat : elles accueillent plus de 5000 voyageurs par jour en Ile-de-France et plus de 1 000 par jour ailleurs ou sont situées dans un rayon de 200 mètres autour d'une structure d'accueil pour personnes handicapées ou âgées. Une gare non accessible doit être distante de moins de 50 kilomètres d'une gare accessible.