Toutes les semaines, parfois plusieurs fois par jours. C'est la fréquence à laquelle Laetitia, 35 ans, subit des migraines dites « sévères ». Celles-ci se manifestent chez elle « en forme de casque » ou « d'étau » tout autour de la tête avec un effet pulsatile, la clouant dans une pièce sombre, sur une chaise, en attendant que la douleur passe. Parfois, la jeune alsacienne finit à l'hôpital car elle est « incapable » de s'alimenter et de s'hydrater.
Un handicap invisible mais fréquent
C'est pour mettre en lumière cette réalité insoupçonnée qu'une Journée mondiale de la solidarité pour les personnes vivant avec une migraine existe. Elle a lieu le 21 juin 2025. L'objectif : sensibiliser à ce handicap invisible car derrière ce mot, que l'on emploie parfois à la légère, se cache pour beaucoup une maladie neurologique sévère, chronique et profondément invalidante. La preuve, Laetitia a une reconnaissance de handicap et enchaîne parfois les arrêts de travail tant les douleurs sont insupportables.
70 % des migraineux rapportent un handicap sévère
En France, selon l'association La Voix des migraineux, 70 % des patients rapportent un handicap sévère, 55 % ont dû s'arrêter de travailler plus de 21 jours sur les trois derniers mois, et 60 % ne parviennent pas à s'occuper correctement de leurs enfants. Pour ces personnes, les crises sont si intenses, si fréquentes, qu'elles bouleversent la vie professionnelle, sociale, familiale. Être en pleine lumière, entendre un simple bruit, respirer une odeur trop forte : tout peut devenir insupportable. Laetitia vit aujourd'hui avec un traitement de fond qui « commence à faire effet » et un traitement de crise, assez lourd.
Pour comprendre la résonnance de cette maladie chronique sur le quotidien, Laetitia a accepté de se filmer durant les différentes étapes d'une crise. Une vidéo à retrouver sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr.
Un médicament efficace, non-remboursé en France
Pour rappel, un seul traitement a fait ses preuves à ce jour : un anti-CGRP, administré en essai clinique, remboursé dans 23 pays d'Europe, sauf la France. Les patients atteints de migraine sévère sont donc contraints de devoir débourser entre 200 et 500 euros par mois (Migraine : un handicap en mal de reconnaissance).
© Laetitia