Théo Curin passe des bassins de natation aux plateaux de télévision avec une facilité déconcertante. Après avoir été chroniqueur sur le Magazine de la santé, le nageur quadri-amputé a décroché son premier rôle dans le téléfilm Handi-gang, réalisé par Stéphanie Pillonca (article en lien ci-dessous). Mais ce n'est pas tout… A compter du 17 décembre 2021, il sera à l'affiche de la série Plus belle la vie, tournée à Marseille et diffusée tous les soirs sur France 3. Le jeune homme de 20 ans, originaire de Meurthe-et-Moselle, interprètera, pour une trentaine d'épisodes, le rôle d'Hugo, 17 ans, de retour sur la Canebière après de longues années d'absence, dont la famille veut racheter l'hôtel Céleste qui vient d'exploser.
Un personnage à l'image de son interprète
Ce n'est pas à son handicap que Théo doit ce rôle mais à sa personnalité, dominée par une détermination à toute épreuve. « Pendant le casting, il a été naturel, formidable. C'est le comédien qu'on a choisi et, ensuite, son handicap est venu s'intégrer à l'histoire. Donc oui, les autres personnages vont se positionner par rapport à cette différence mais, avec Hugo, il ne s'agit pas de traiter du handicap », explique la productrice de la série, Géraldine Gendre, dans le JDD. « Hyper solaire, Hugo n'a peur de rien. Son handicap est une force, pas un poids, se félicite son interprète. On s'en fout du handicap du mec. C'est juste Hugo qui va vivre ses histoires au Mistral avec Luna et Mirta. » Ça nous rappelle vaguement quelqu'un… A l'âge de 6 ans, Théo Curin contracte une méningite foudroyante qui contraint les médecins à lui ôter un bras, puis l'autre, puis ses jambes. Mais il ne se laisse pas abattre et se remet vite « sur pied ». A défaut de marcher, il nagera… sur les traces de Philippe Croizon, son mentor. A l'âge de 13 ans, il intègre le pôle France handisport de Vichy et enchaîne les médailles.
La traversée du lac Titicaca
Début novembre 2021, l'athlète paralympique revient à ses premières amours avec un défi de taille : la traversée du lac Titicaca, soit 122 km à la nage, en totale autonomie, dans une eau qui ne dépasse pas dix degrés (article en lien ci-dessous). Et, une fois encore, Théo n'a pas opté pour la facilité… Perché à 3 812m d'altitude, entre le Pérou et la Bolivie, il s'agit du lac le plus haut du monde et l'un des plus grands d'Amérique du sud. Pour donner du sens à ce projet et en faire une aventure humaine et solidaire extraordinaire, le jeune homme a souhaité le partager avec deux autres nageurs : Malia Metella, vice-championne olympique sur le 50m nage libre aux Jeux olympiques d'Athènes, et Matthieu Witvoet, un éco-aventurier habitué des challenges hors normes.
© jeanphilippebaltel