1 665 marches en un peu moins de 9 heures ! La Dame de fer n'aura pas résisté à ses jambes de coton. Pari réussi pour Joe Kalsecz. Le 29 novembre 2014, cet homme paraplégique s'est lancé à l'assaut des trois étages de la Tour Eiffel.
Un petit coup de stress
L'infatigable mentonnais s'est hissé, marche après marche, à la seule force de ses bras, sur ses orthèses et béquilles. Un peu, beaucoup, aussi grâce à sa volonté. Sur cet édifice construit en 1889, pas de norme d'accessibilité, et passé le deuxième étage, des passages très étroits ont un peu ralenti son ascension. Sa première tentative, prévue il y a quelques mois, avait avorté car la société d'exploitation de la Tour Eiffel avait besoin de garanties sur sa capacité à gérer ces passages délicats. Après son exploit parisien, Joe confie : « Gustave, qu'est-ce qu'il m'a fait comme escalier ! J'ai eu un petit coup de stress. »
1 304 km entre Le-Havre et Menton
Amateur de défis en tous genres, Joe, qui a perdu l'usage de ses jambes à l'âge de 20 ans dans un accident de moto, n'en est pas à son premier tour de force. En 2011 déjà, il reliait Le-Havre à Menton en marche pendulaire. 1 304 km ! Appareillé, doté d'une incroyable technique, d'une grande force physique et surtout mentale, il tente, à travers ses exploits, de sensibiliser le grand public aux conséquences d'une section de la moelle épinière, et de mettre en lumière la recherche qui permettrait de la réparer, dans les heures qui suivent. « Parce que nous ne sommes pas faits pour vivre assis, confie-t-il. »
Dans le World Guinness Book ?
Au moment de son accident, les médecins ont affirmé que, grâce aux progrès scientifiques, il remarcherait dix ans plus tard. Il n'a pas été exhaussé alors il espère pour d'autres, pour les enfants, que la paraplégie ne sera bientôt plus qu'un moment éphémère. En attendant, il souhaite bien inscrire sa prouesse dans la durée et espère la voir homologuée par le World Guinness Book. Avant un autre rêve, encore plus fou : relier San Francisco à New-York, soit 5 400 km. La « marche » a ses raisons que la raison ignore !