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Troubles psy : un risque majeur d'addiction, urgence d'agir!

Près de 60 % des personnes ayant rencontré un trouble de santé mentale ont développé une addiction, soit 2 fois plus que la population générale. Une étude met en lumière cette corrélation alarmante et appelle entreprises et pouvoirs publics à agir.

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Une personne tient un smartphone dans ses mains, menottées par un chargeur.

62 % des Français concernés par un trouble de santé mentale et 46 % par une addiction. Et si les deux étaient (étroitements) liés ? L'étude Odoxa publiée en février 2025 met en lumière une situation « alarmante ». « La corrélation entre troubles de santé mentale et pratiques addictives souligne la nécessité d'une meilleure prise en charge et de stratégies de prévention adaptées », affirme le cabinet GAE Conseil, spécialisé en gestion des addictions en milieu professionnel, à l'origine de cette enquête. Face à ces constats, les entreprises, les institutions publiques et les acteurs de la santé sont appelés à « renforcer leurs engagements pour prévenir et accompagner ces problématiques ».

Les femmes, les jeunes et les actifs en 1ère ligne

Parmi les dix troubles testés dans l'étude, l'anxiété arrive en pole position avec 51 % des répondants touchés. La dépression concerne, quant à elle, 33 % d'entre eux, et le syndrome d'épuisement professionnel ou burn-out 26 %. Enfin, près d'un sur cinq (18 %) a déjà eu des idées suicidaires et 15 % ont souffert de stress post-traumatique. Au fil des années, ces troubles sont de plus en plus présents, a fortiori chez les femmes (69 % d'entre elles sont concernées), les jeunes (56 % des 18-24 ans, contre 34% des 50-64 ans) et les foyers modestes (67 %).

Emploi, évènement douloureux : des déclencheurs majeurs

Près de 38 % des répondants les associent à un événement douloureux tel qu'un deuil ou une séparation, 28 % à leur situation personnelle (aidance et/ou violences familiales) et 26 % à des difficultés économiques. Par ailleurs, 12 % évoquent une maladie chronique et 28 % pointent la situation mondiale, incluant l'éco-anxiété, la situation politique, les conflits, le terrorisme ou les crises économiques. L'emploi est également un facteur particulièrement aggravant pour 37 % des Français. Près d'un actif sur deux a « souffert psychiquement » ces cinq dernières années, contre 38 % des inactifs, en raison du stress, de la précarité de l'emploi ou encore d'une surcharge de travail.

Les réseaux sociaux, addiction numéro 1

« Cette hausse des troubles de santé mentale entraîne une progression exponentielle des conduites addictives, qui favorise la banalisation de certains usages et comportements », observe Alexis Peschard, addictologue et président de GAE Conseil. En effet, 60 % des personnes ayant rencontré des troubles en santé mentale ces cinq dernières années ont développé une addiction, contre 31 % de la population générale. Sur le podium des comportements addictifs ? Les réseaux sociaux (25 % de dépendants), les plateformes de streaming (19 %) et le tabac (16 %) ; l'alcool (10 %) n'arrivant qu'en quatrième position.

L'automédication courante chez les personnes avec un handicap psy

Certaines pratiques, bien que moins répandues, inquiètent par leur intensité... Ainsi, 19 % des 2010 personnes interrogées prennent des médicaments psychotropes sans ordonnance. Ce chiffre explose chez les personnes avec un trouble psychique, qui sont 14 fois plus nombreuses à recourir à cette automédication. Ce résultat est un « signal d'alarme fort », qui « révèle une carence majeure du système de santé et des moyens de la psychiatrie en France, poussant certains à l'automédication faute de solutions adaptées », déplore Alexis Peschard. « C'est une situation grave et préoccupante qui nécessite une réponse urgente en matière de prévention primaire, secondaire et tertiaire. » Par ailleurs, les personnes avec un trouble psychique sont 2,5 fois plus susceptibles d'être dépendantes à la pornographie et 4,5 fois aux jeux d'argent.

Les employeurs jugés trop passifs

Face à cette crise silencieuse, les Français sont unanimes : les employeurs (79 %), les pouvoirs publics (73 %) et les mutuelles (72 %) n'agissent pas suffisamment pour lutter contre cet « enjeu majeur de santé publique ». Seules les associations échappent à la critique. Les entreprises sont en première ligne : dans un monde du travail toujours plus exigeant, elles ont un rôle clé à jouer dans la prévention du mal-être et des comportements addictifs.

« L'addiction, réponse à une souffrance psychique non prise en charge »

« Cette étude confirme une réalité que nous observons sur le terrain : les addictions sont souvent une réponse à une souffrance psychique non prise en charge. Il est urgent d'agir pour prévenir ces situations et accompagner efficacement les personnes concernées », déclare Alexis Peschard. En effet, ces troubles ne sont pas une fatalité. La reconnaissance de la santé mentale comme Grande cause nationale en 2025 marque un premier pas. Mais il reste encore beaucoup à faire pour briser les tabous, renforcer la prévention et offrir des solutions adaptées. Et si l'urgence était de replacer l'humain au centre ? Après tout, une société qui va bien, c'est une société qui prend soin des siens.

© JNA + blackday/Fotolia

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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