Bonne nouvelle du côté du PAF ! L'Arcom, ex CSA, a rendu le 13 juillet 2023 son rapport annuel sur la « représentation de la société française dans les médias ». L'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a visionné pas moins de 2 700 programmes diffusés sur 19 chaînes de télévision entre mars et octobre 2022 et s'est intéressé à la présence des femmes, des personnes handicapées ou encore de celles perçues comme « non-blanches ». Verdict : les personnes handicapées étaient légèrement plus présentes sur le petit écran en 2022. En effet, « la représentation du handicap atteint pour la première année la barre symbolique de 1 %, contre 0,8 % en 2021 », se réjouit l'Arcom qui relève toutefois « une progression mineure en comparaison du nombre de personnes en situation de handicap en France ».
Quid des handicaps invisibles à la télé ?
D'après les derniers chiffres du ministère de la Santé (2021), la part des personnes en situation de handicap chez les 15 ans et plus en France s'élève à 13 %. Loin du « 1 % télévisé ». « Toutefois, les résultats du baromètre doivent être appréhendés en conscience des limites inhérentes à la méthodologie du baromètre de la diversité, qui ne permet d'indexer que le handicap visible ou le handicap induit ou déclaré par la personne qui s'exprime à l'écran », souligne l'Arcom. En effet, 80 % des handicaps sont invisibles dans la société. Il est probable que cette donnée soit, de facto, appliquée à la télévision.
Une surreprésentation dans les fictions
Dans ce baromètre annuel, on apprend également que le handicap apparaît majoritairement dans les fictions, à hauteur de 71 %. Viennent ensuite les programmes d'information (12 %) (-11 points par rapport à 2021), puis les divertissements (5 %) et enfin le sport (2 %). Parmi bons élèves, NRJ 12 atteint 5 % grâce à une fiction quotidienne. TF1 « porte aussi davantage le sujet », par rapport à d'autres chaînes généralistes historiques, selon l'Arcom, avec 1 % de personnes en situation de handicap sur ses antennes.
Des stigmatisations qui persistent
Plus représentées oui, mais comment ? Le portrait type de la personne handicapée reste assez réducteur. Il s'agit « majoritairement d'un homme perçu comme blanc, inactif, dans des rôles principaux à connotation négative », précise le rapport. Seulement 25 % des personnes handicapées sont des femmes, en diminution de 8 points par rapport à l'année 2021 (33 %). Certains handicaps sont, par ailleurs, encore très stigmatisés. C'est le cas du nanisme, quasi exclusivement à l'affiche de fictions, notamment de genre fantastique. « Les personnes de petite taille sont, en effet, trop souvent visibles et représentées dans du divertissement –dont les animations télévisées notamment– ou des fictions qui rendent ces personnes 'irréelles'. Ce fait encourage fortement les stéréotypes », déplore Violette Viannay, présidente de l'Association des personnes de petite taille (APPT).
Renforcer leur présence dans les programmes d'info
Le baromètre s'achève sur des recommandations de l'Arcom qui « encourage les éditeurs à renforcer leurs engagements pour favoriser l'expression des personnes handicapées sur tous les sujets, au-delà du handicap, dans les programmes d'information et de connaissance (JT, magazines, documentaires), en qualité de témoin, de citoyen ou d'experts ». A ce sujet, le groupe France Télévisions a récemment lancé la plateforme « Hagissants », un annuaire digital de personnalités en situation de handicap expertes sur de multiples sujets.
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