Violences : sortir les femmes handicapées de l'invisibilité!

En raison d'un isolement et d'une dépendance parfois accrus, certaines femmes âgées ou handicapées sont plus exposées aux violences. Pourtant, elles sont souvent absentes des études dédiées. L'OMS appelle à leur accorder une "plus grande attention".

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Une femme dans le noir, cachant son visage, fait le signe « stop » avec sa main.

« Les femmes âgées et celles en situation de handicap sont particulièrement exposées au risque de violences mais leur situation passe largement inaperçue dans la plupart des données mondiales et nationales dédiées. » Via deux notes d'information publiées le 27 mars 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d'alarme et incite à améliorer la recherche dans tous les pays afin que ces femmes soient (enfin ?) comptabilisées.

En proie à des violences spécifiques

« Les agresseurs exploitent notamment la dépendance et l'isolement de certaines de ces femmes », explique Dr Avni Amin, cheffe de l'unité « Droits et égalité tout au long de la vie » à l'OMS. Au-delà des violences conjugales et sexuelles, qui constituent les formes les plus courantes de violences de genre, les femmes âgées et celles en situation de handicap sont également confrontées à des risques spécifiques, de la part des aidants ou des professionnels de santé par exemple. « Il s'agit notamment de comportements visant à exercer un certain niveau de coercition et de contrôle, par exemple la rétention de médicaments, d'équipements d'assistance ou d'autres soins, et l'exploitation financière », précise l'OMS.

Manque de données = manque d'accompagnement

Or le manque de données probant sur ces femmes « compromet la capacité des programmes à répondre à leurs besoins particuliers », déplore Dr Lynnmarie Sardinha, chargée des mesures relatives à la violence à l'égard des femmes au sein de l'OMS. Pour changer la donne, l'OMS recommande plusieurs mesures : étendre la limite d'âge fixée pour prendre part aux enquêtes et intégrer des questions portant sur différents types de violence, englobant un large éventail de handicaps. Par ailleurs, « les services dédiés doivent répondre à leurs besoins et déterminer comment entrer en contact avec elles par l'intermédiaire des systèmes de santé et de soins, afin que toutes les femmes victimes de violence puissent accéder à des soins prodigués avec empathie et centrés sur les survivantes », ajoute Dr Avni Amin.

Mobiliser les associations lors des enquêtes

Pour s'assurer que les besoins spécifiques de ces femmes soient bien « compris » et pris en compte, l'OMS incite les organisations qui les représentent à prendre part à toutes les phases et à tous les aspects de la conception et de l'exécution des enquêtes, afin de s'assurer qu'elles sont adaptées et simples d'utilisation. Et de préciser que les formats comme le braille ou EasyRead (qui traduit des textes en Facile à lire et à comprendre) peuvent améliorer l'accessibilité.

D'autres publications sur les « formes négligées de violence »

Enfin, l'OMS annonce que ces notes d'information sont les premières d'une série portant sur les « formes négligées » de violence. Elles sont destinées principalement aux chercheurs, aux instituts nationaux de statistiques, aux services de protection sociale et à d'autres acteurs impliqués dans la collecte de données sur la violence à l'égard des femmes.

© Canva

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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