"Le handicap et l'invalidité constituent des indices de vulnérabilité qui peuvent servir de prétexte aux violences conjugales ou participer au renforcement de ces dernières", souligne l'Observatoire des violences conjugales mis en place par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) dans un rapport publié à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre 2021.
Confinement : facteur aggravant
Selon une étude de la Direction de la recherche des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), parue en juillet 2020, le handicap fait même partie des caractéristiques -avec la situation familiale ou l'âge- "qui influent le plus sur la probabilité d'avoir subi des violences physiques, sexuelles et verbales". La crise sanitaire et les confinements n'ont rien arrangé et "ont pesé lourdement sur ces publics" (article en lien ci-dessous), déplore l'Observatoire.
Femmes handicapées : seulement 4 % des appelantes
En 2020, 716 appels traités par la ligne d'écoute du 3919/Violences Femmes Infos concernaient des victimes de violences en situation de handicap. Parmi elles, 680 étaient des femmes, un nombre en hausse de 26 % par rapport à 2019. Les principales violences dénoncées sont les violences psychologiques (dans 93% des cas), verbales (86 %) et physiques (61%). Les femmes handicapées déclarent bien plus souvent être victimes de ces violences-là que l'ensemble des femmes victimes, qui les mentionnent dans respectivement 84 %, 75 % et 58 % des cas. La plateforme d'écoute, joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, a été contactée par la victime elle-même dans 81 % des cas, soit 543 femmes. Cela représente à peine 4 % des femmes victimes de violences conjugales qui appellent le 3919 (15 048 en 2020).
Sentiment de culpabilité prégnant
Selon les données recueillies par l'Observatoire, dans près de la moitié des situations (52 %), les victimes en situation de handicap ou d'invalidité considèrent qu'elles sont en cause dans l'apparition ou l'aggravation des violences (8 % pour les autres femmes). 84 % d'entre elles considèrent leur handicap ou invalidité comme étant à l'origine de l'apparition ou de l'aggravation des violences subies. "Malgré une vulnérabilité plus forte liée au handicap ou à l'invalidité, elles ne sont pas assez nombreuses à les dénoncer et à se saisir des dispositifs/institutions pour se mettre en sécurité", a déploré l'Observatoire.