Anosmie : des chercheurs planchent sur la perte d'odorat

Une grande école de management grenobloise lance une chaire de recherche sur le thème " Anosmie, rendre visible l'invisible ". La perte d'odorat toucherait une personne sur dix. Pourtant, ce handicap reste totalement méconnu...

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10% de la population mondiale souffre d'une perte partielle ou totale de l'odorat : on parle d'anosmie. Le malade a des difficultés relationnelles car il est inquiet de la façon dont on appréhende sa propre odeur. Il a des problèmes d'alimentation car la perte d'odorat diminue également le goût et le plaisir de la table. Il s'isole et peut s'exposer au danger car il ne sent pas, par exemple, la fumée ou une fuite de gaz (article en lien ci-dessous). Et, pourtant, ni les professionnels de la santé ni le grand public n'ont véritablement conscience de ce problème.

Une chaire de recherche dédiée

C'est pourquoi, le 20 mars 2017, Grenoble Ecole de Management (GEM) lance sa nouvelle chaire de recherche sur le thème « Anosmie, rendre visible l'invisible ». Elle vise à sensibiliser les industriels et le grand public à ce handicap. Pour Sylvain Colombero, enseignant-chercheur à GEM : « Selon nous, l'une des missions des écoles de management est de contribuer à l'amélioration de la société. Se pencher sur le bien-être des personnes souffrant de maladies rares en est une. A travers cette nouvelle chaire, notre idée c'est vraiment d'aider les industriels à envisager des innovations qui seraient vraiment très appréciées par les anosmiques. Veulent-ils qu'on les aide à détecter des odeurs ? Ou s'accommodent-ils finalement de la maladie ? Des innovations modestes feraient-elles le bonheur des intéressés ? ».

Pour et avec les patients

La nouvelle chaire contribuera aussi à mettre à la portée des patients anosmiques des outils technologiques qui les aideront à mieux vivre, même si, selon le communiqué « penser qu'une technologie unique remplaçant l'odorat naturel conviendra à tous est illusoire ». Pour savoir comment les malades acceptent les technologies innovantes, les enseignants-chercheurs ont analysé pourquoi les malentendants avaient repoussé la technologie du Transistor dans les années 1990. Et pour cerner précisément les besoins des personnes concernées, ils souhaitent créer une communauté anosmique pour entendre leurs expériences et échanger avec elles sur les progrès scientifiques.

Le lancement de cette chaire aura lieu le 20 mars 2017 sur le campus de la GEM, avec des animations, « ateliers odeur et technologie » et témoignages tout au long de la journée (de 8h30 à 17h30). Et notamment celui de Michel Doriez, auteur de Je ne peux plus me sentir.

© ChenPG/Fotolia

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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