Le 31 octobre, c'était la soirée Halloween. Coup de sonnette aux portes d'une nuée d'enfants venus réclamer quelques friandises en prenant des airs menaçants. Presque normal ! Mais les services de l'Etat ne s'attendaient certainement pas à voir débouler une maman-zombie ensanglantée, traînant une chaîne au pied lestée d'un boulet.
Reste à charge : un non-sens !
Cette opération coup de poing a été menée le 28 octobre par Amandine Coupez, maman d'un garçon autiste qu'elle ne parvient pas à faire scolariser. Pas d'accueil à l'école, liste d'attente en établissement spécialisé… Maxence, 12 ans, est donc suivi par un éducateur particulier, à domicile, de 9 h à 17 h, ce qui lui permet de faire de gros progrès. Le hic, c'est que la MDPH ne lui accorde que trois heures de prise en charge par jour. La famille n'est donc plus en mesure d'assumer ces dépassements. Le montant de cette prise en charge individuelle reste pourtant bien inférieur à celui d'une place en établissement. Un non-sens auxquels sont confrontés de nombreux parents.
Une courge en cadeau
Pour tenter de sortir de cette impasse et pour faire valoir les droits de son fils, Amandine a donc décidé de faire le tour des services en charge du handicap à Valenciennes (Hauts-de-France) avec, dans son sillage, les caméras de la chaîne M6 (vidéo ci-dessous). Du lourd, du sanguinolent, pour médiatiser son combat. Portant une pancarte « L'Etat m'a tuer ! », elle a franchi les portes de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) avec son recours contentieux sous le bras puis s'est rendue à la sous-préfecture pour déposer un « avis de décès » des droits de son fils. Amandine est venue avec un cadeau de circonstance, une « courge » sur laquelle était écrit : « Toute ressemblance avec les membres du Gouvernement est purement fortuite. » « C'est aussi le poids de l'Etat, ironise Amandine. C'est un peu lourd à porter. » Et de rappeler que la France a été condamnée plusieurs fois par l'Europe pour carence dans la prise en charge de l'autisme.
D'autres coups d'éclat
Comme d'autres parents, Amandine ne compte pas en rester-là et envisage une procédure devant la Cour de justice européenne. Pour se faire entendre, certains ont opté pour quelques coups d'éclat. Ils se réfugient sur des grues, montent dans des nacelles ou escaladent les façades des bâtiments officiels… Pour y déployer leur banderole, être vus. Tandis que d'autres, parfois, baissent les bras ; le 26 octobre 2016, une jeune femme âgée de 32 ans s'est défenestrée ; elle était maman de deux jeunes enfants autistes laissés sans solution (articles en lien ci-dessous)…