Plutôt que de discourir éternellement sur ce qui est le mieux pour les personnes avec une déficience intellectuelle, laissons-les se raconter. C'est le credo de I SAID, un projet de coopération transfrontalier (Hauts-de-France/Wallonie) qui a pour objectif de développer des actions, inclusives et intégrées au territoire, dans l'optique de déployer les capacités d'autodétermination et d'autonomie de ces personnes.
Acteurs de leur projet
Durant 4 ans (octobre 2016 à 2020), il s'inscrit dans le cadre du programme européen de coopération territoriale Interreg France-Wallonie-Vlaanderen, qui a pour ambition de favoriser les échanges économiques et sociaux entre ces régions et de valoriser leurs richesses au bénéfice des populations locales, notamment dans le secteur de la santé. Il repose sur un dispositif de recherche participative en trois volets d'action : recherche, inclusion, formation. « Nous souhaitons que chaque personne soit reconnue comme actrice du projet, et particulièrement les personnes avec une déficience intellectuelle », explique Marie-Claire Haelewyck, docteur en sciences psychopédagogiques à l'université de Mons (Belgique).
Force, initiative et résolution
I SAID a été lancé officiellement à Lille en décembre 2016 en présence d'une centaine d'acteurs qui se sont mobilisés pour partager leur expérience de terrain autour des trois thématiques du projet : quels sont les freins et leviers à l'autodétermination des personnes avec DI, comment les intégrer dans les pratiques d'accompagnement et comment promouvoir la santé globale par le biais d'actions inclusives. I SAID est l'acronyme d'Interregional platform for innovation in self-determination, autonomy and inclusion of people with disability, qui forme ainsi un idiome anglophone signifiant décision, force, initiative et résolution.
C'est ma vie, je la choisis
Rappelons qu'en France des initiatives de ce type émergent. Ainsi, le dispositif C'est ma vie je la choisis propose un livre et une vidéo interactive à visée pédagogique, sociale ou thérapeutique, qui va bien au-delà du divertissement (article en lien ci-dessous). Ce programme mené par la Fédération Trisomie 21 a pour objectif d'aider les personnes en situation de handicap mental à effectuer des choix et à prendre des décisions de façon autonome. Quant à Nous aussi (article en lien ci-dessous), première association de personnes déficientes intellectuelles auto-représentées, elle milite pour « une vie comme les autres » mais regrette que leurs droits, pourtant reconnus par la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, ne soient pas effectifs dans de nombreux domaines.