Environ 12 000 élèves avec déficience auditive suivent les enseignements dans les écoles françaises (source Éducation nationale). Plus de 40% d'entre eux sont en inclusion individuelle en classe. Environ 500 enfants par an sont équipés d'implants cochléaires et 2 enfants sur 1 000 naissances se voient équipés d'aides auditives au cours de leur vie scolaire. Les troubles de l'audition toucheraient par ailleurs 20% des jeunes âgés de 18 à 20 ans en raison de traumatismes sonores aigus. Ces enfants vont être plus particulièrement gênés par le bruit dans les classes, dans la cours de récréation et à la cantine. La nuisance sonore peut alors réellement être considérée comme un agent pathogène et affaiblissant les potentiels.
Agressés par le bruit à l'école
Face à ce constat, l'association JNA (Journée nationale de l'audition) invite à accentuer les efforts de réduction du bruit dans les classes et à développer un programme de qualité de vie dans les établissements scolaires. Selon une enquête menée en 2016 (JNA-Ifop), 4 jeunes sur 10 indiquaient en effet se sentir « agressés » par le bruit à l'école. Cette gêne concerne tous les enfants et peut provoquer des symptômes ORL tels qu'une fatigue auditive normalement passagère ou des troubles plus sérieux de l'audition. La simple fatigue auditive modifie les capacités de compréhension de la parole de l'enseignant. Chez les enfants appareillés, malgré la présence de réducteurs de bruit intégrés dans les aides auditives et implants cochléaires, l'intelligibilité de la parole de l'enseignant peut alors être altérée, ce qui peut engendrer nervosité chez l'élève qui se sent agressé par le bruit ou doit produire des efforts supplémentaires pour comprendre.
Conseils de bon sens
De bonnes pratiques peuvent pourtant faciliter l'acquisition des apprentissages. Michel Beliaeff, directeur de MED-EL France, fabricant de solutions auditives, livre quelques astuces aux enseignants afin d'optimiser le suivi des cours par les élèves équipés d'implants cochléaires ou d'aides auditives.
- Placer l'élève au premier rang.
- Bien articuler.
- Ecrire au tableau les informations principales à mémoriser.
- Ecrire au tableau les changements de thèmes.
- Fournir à l'élève une transcription écrite des supports pédagogiques audios.
- Porter un émetteur permettant à l'élève de recevoir les informations orales directement dans ses implants ou aides auditives.
Des mesures à prendre
Les experts du collectif de l'association JNA invitent également à :
- Améliorer l'acoustique des classes pour réduire les effets de résonance et de réverbération du son en posant des rideaux, des patins sous les chaises et en fermant la porte durant les cours.
- Développer l'éducation à la santé auditive des élèves en généralisant la réduction du bruit due aux comportements individuels et collectifs au travers de règles de vie au sein des classes et des établissements.
- Développer l'information des parents sur la santé auditive en tant que l'un des facteurs clés de l'équilibre de santé et de vie de leur enfant.
- Enfin, inviter les parents à la systématisation du bilan régulier de l'audition de leur enfant auprès d'un médecin ORL afin d'évaluer ses capacités à comprendre la parole dans le bruit.
JNA, multiples actions…
L'association JNA, organisme neutre et indépendant géré par des médecins ORL et professeurs universitaires et chercheurs dans le domaine de l'audition, organise depuis 20 ans en France les campagnes nationales d'informations « Journée nationale de l'audition », « Prévention Fête de la musique » et, depuis 2 ans, la « Semaine nationale de la santé auditive au travail ». Elle développe également des programmes d'éducation à la santé auditive dédiés aux enfants, aux actifs au travail et aux seniors.