28 asso. françaises de l'autisme appellent l'ONU à l'aide

En finir avec des pratiques d'un autre temps et contraindre la France à appliquer les recommandations de l'ONU en faveur des personnes avec autisme, c'est l'appel lancé par 28 associations qui demandent à l'ONU de venir constater sur le terrain.

• Par
Illustration article 28 asso. françaises de l'autisme appellent l'ONU à l'aide

28 associations françaises impliquées dans le champ de l'autisme alertent l'ONU (lettre en lien ci-dessous) et demandent à plusieurs de ses rapporteurs spéciaux, y compris celui sur la torture, de se rendre en urgence en France pour constater la « situation grave des personnes handicapées et les refus d'application des Conventions par la France, notamment à l'encontre des personnes autistes. » Cette demande a été initiée par l'Alliance Autiste.

Violation des droits fondamentaux ?

Ce collectif comprend des associations de parents d'enfants handicapés/autistes, et des associations de personnes autistes. Toutes déplorent la violation généralisée de leurs droits fondamentaux : à l'éducation, à jouir du meilleur état de santé, à l'épanouissement, à l'autonomie et à la participation effective dans la société, à vivre au sein de sa famille, à la liberté de mouvements. Et de mentionner des pratiques comme le packing encore en vigueur dans certains établissements (qui consiste à envelopper des enfants atteints d'autisme et des adultes psychotiques dans des draps extrêmement froids et humides) qui, selon le collectif « s'apparentent à la torture ​et sont constitutives de traitements inhumains ou dégradants ». Ces associations insistent par ailleurs sur la discrimination généralisée​ des enfants handicapés concernant la scolarisation ​et l'accueil dans les centres de loisirs.

Privé du droit à vivre dans les familles

Enfin, elles dénoncent des privations arbitraires de liberté​, parfois accompagnées de privation du droit de vivre dans sa famille si celle-ci se fait trop entendre et réclame la fin de telles mesures. « Notre système de sécurité sociale favorise encore trop le maintien en institution, explique le communiqué, avec des coûts exorbitants dans le cas des hôpitaux psychiatriques, qui trouvent leur intérêt supérieur à garder les personnes autistes ou ayant un handicap mental dans leurs murs, souvent à vie. » Et de poursuivre : « De nombreux enfants autistes ont été, suite à des signalements aux services sociaux, retirés à la garde de leur famille, parfois placés dans des familles d'accueil, séparés de leur fratrie. Ceci est courant quand les familles demandent un accompagnement adapté pour leur enfant. »

La France déjà épinglée par l'ONU

Le 17 septembre 2015 déjà, l'ONU avait publié un communiqué de presse (en lien ci-dessous) condamnant l'institutionnalisation en hôpital psychiatrique d'un adolescent autiste, Timothée, à laquelle, selon le collectif « les services judiciaires de notre pays n'ont pas cru bon de devoir prêter attention ». Les 28 associations se disent « inquiètes de la persistance de ce type de maltraitance administrative ordinaire en France ». La rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées a identifié la France comme un pays prioritaire pour entreprendre une visite de pays durant son premier mandat et reste en attente de la réponse du Gouvernement français.

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
Commentaires7 Réagissez à cet article

Thèmes :

Handicap.fr vous suggère aussi...
7 commentaires

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.