30 millions d'euros ! Le financement de la sécurisation des universités serait assuré par une exonération du versement de la cotisation au Fiphfp (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique) pour l'année 2016 (article en lien ci-dessous). L'annonce, dans un tweet de Najat Belkacem, ministre de l'Education nationale, datait du 31 août 2016 : « La rentrée se fera dans des conditions de sécurité renforcée. Nous apporterons 30 millions d'euros pour cela ». Les nombreux tollés qui l'avaient accompagnée n'ont pas suffi à reléguer le projet au fond d'un tiroir. Depuis le 20 janvier 2017, la décision est effective, annoncée lors d'une commission spécialisée du Fiphfp une semaine plus tard.
Aux dépens des travailleurs handicapés
Représentant un coût de 30 millions d'euros pour cette institution, cette mesure pourrait porter un coup préjudiciable à ses finances et donc par conséquent à l'emploi des personnes en situation de handicap dans les trois versants de la fonction publique. Dans un communiqué, le CFE CGC s'insurge : « La politique d'emploi en faveur des personnes en situation de handicap ne peut en aucune façon être la variable d'ajustement des autres politiques publiques. » Et de rappeler que le Fiphfp a pris récemment des mesures visant à améliorer le dispositif des emplois d'avenir pour les personnes en situation de handicap, afin qu'il constitue un réel tremplin vers l'insertion professionnelle. Dans un contexte de baisse des recettes du Fonds, cette retenue financière ne pourra que fragiliser ses actions.
Annuler cette ponction
Nathalie Makarski, présidente de la fédération des services publics du CFE CGC, précise qu'un courrier a aussitôt été adressé au Premier ministre pour réclamer l'annulation de cette ponction, rappelant que le Fiphfp, tout comme l'Agefiph (son homologue pour le privé), ont déjà subi des prélèvements de trois fois 29 millions d'euros chacun pour le financement des contrats aidés. En l'état, le Fiphfp a une « survie » estimée entre 12 à 18 mois, et son Comité national recherche de nouvelles sources de financement afin de pérenniser (sauver ?) son engagement. Ça ne va pas aider ! Probablement d'autres réactions à venir…