« Notre fils est sourd, on nous dit qu'il ne peut pas participer aux activités après la classe », « On m'a diminué mes allocations… J'ai appelé mais n'ai pas eu d'explications », « On ne m'a jamais rappelée ». Dans une vidéo, un énorme point d'interrogation occupe l'écran. Plutôt incisive, la nouvelle campagne du Défenseur des droits, lancée le 17 octobre 2016, pointe du doigt les situations discriminantes auxquelles peuvent être confrontées différents citoyens, notamment en situation de handicap.
Des situations vécues par tous
Diffusée dans les grands titres de la presse quotidienne régionale ainsi que sur Internet, sur les réseaux sociaux et le site de l'institution, cette campagne se décline en quatre affiches et une vidéo de 30 secondes (en lien ci-dessous). Une version mobile de la campagne est également disponible, qui devrait permettre aux utilisateurs de géolocaliser les permanences du délégué du Défenseur des droits le plus proche. L'objectif de l'institution, qui pose, sans détour, la question « Vous pensez que vos droits ne sont pas respectés ? » semble clair : « Faire connaître le recours gratuit et direct que constitue le Défenseur des droits ».
Des affiches pour dénoncer
Les affiches dénoncent toutes des situations dans lesquelles les droits d'une personne ne sont pas respectés. L'une d'entre elles aborde une situation discriminante vécue par un enfant sourd au sein même de son école ; celui-ci ne pourrait pas participer aux activités périscolaires proposées par l'établissement. Visant à sensibiliser un large éventail de personnes concernées, la campagne s'inspire avant tout de situations réelles : « Elle se veut fidèle à la réalité des situations des personnes accueillies par nos délégués », explique Jacques Toubon, actuel Défenseur des droits. Les trois autres visuels mettent en scène une recherche d'appartement infructueuse, un entretien d'embauche resté sans réponse et les difficultés rencontrées pour obtenir des informations lors de démarches administratives.
Un accueil de proximité gratuit
En France, les délégués du Défenseur des droits assurent un service de proximité dans 680 points d'accueil. Toutes les personnes ayant des difficultés à faire valoir leurs droits peuvent être reçues, notamment celles en situation de handicap. Parmi les 20 critères de discrimination reconnus par la loi, le handicap arrive en 2e position, après l'origine (25%) ; cela représente 20% des saisines (article en lien ci-dessous). L'organisme traite les réclamations individuelles qui lui sont adressées en s'appuyant sur ses pouvoirs d'enquête et d'intervention, en proposant des solutions adaptées : règlement amiable, médiation, transaction, observations devant la justice… Fin septembre 2016, le Défenseur des droits avait déjà mené une enquête pour détecter quels types de profils étaient plus susceptibles d'être victimes de discrimination lors d'échanges téléphoniques avec des organismes de service public (article en lien ci-dessous). L'étude incluait, entre autres, le profil d'une personne malentendante. De quoi encourager les citoyens handicapés à faire respecter leurs droits en passant par les services (gratuits) d'une institution dédiée.
© Défenseur des droits