Souvent présenté comme « une solution miracle » face aux inégalités, le revenu universel, qui consisterait à verser à chaque individu un revenu mensuel sans conditions de ressources, coûterait environ 480 milliards d'euros, ce qui est « irréaliste en pratique », estime l'OFCE dans une étude publiée le 16 décembre 2016. Dans cette note intitulée « Le revenu universel : une utopie utile ? », l'Observatoire français des conjonctures économiques estime que, « pour ne pas dégrader la situation des actuels bénéficiaires des minima sociaux (ndlr : dont fait partie l'Allocation adulte handicapé, aujourd'hui fixée à taux plein à 808,46 euros), le revenu universel devrait être au minimum de 785 euros par mois et par adulte ». Il serait de 315 euros pour les enfants (jusqu'à 18 ans) et de 1 100 euros pour les plus de 65 ans et les personnes handicapées.
480 milliards d'euros
Le revenu universel coûterait ainsi 588 milliards d'euros. Mais compte-tenu des économies réalisables (87 milliards de prestations et 22 milliards de suppression du quotient familial et conjugal), le coût serait ramené à 480 milliards d'euros, soit 22 points de PIB, a calculé l'OFCE. Il remplacerait en effet les prestations familiales, la prime d'activité et les allocations logement. Retraites, assurance-chômage, assurance-maladie et prestations d'aide à la garde d'enfants seraient en revanche maintenues. Si le montant du revenu universel était de 1 000 euros par adulte (niveau du seuil de pauvreté) et 300 euros par enfant, le coût atteindrait 674 milliards d'euros.
Au détriment d'autres dépenses publiques
« Le montant global des sommes ainsi redistribuées serait extrêmement élevé » et « s'ajouterait en grande partie à un taux de prélèvement déjà particulièrement élevé en France », estime l'étude. « Le risque est grand alors que le financement du revenu de base ne s'effectue au détriment d'autres dépenses publiques ou sociales ». Les auteurs estiment préférable, pour lutter contre la pauvreté, « d'une part d'alléger fortement les conditions d'obtention du RSA, d'autre part de mettre en œuvre concrètement le droit de chacun à avoir un emploi », à court terme par une politique de relance économique. « A moyen terme, l'automatisation des travaux répétitifs devrait être considérée comme une bonne nouvelle et s'accompagner d'une politique de réduction de la durée du travail, dans l'année ou dans la vie », ajoute l'étude, citant année sabbatique et non-report de l'âge de départ à la retraite.
A droite comme à gauche
L'instauration d'un revenu universel figure, sous diverses formes, à gauche dans les programmes du socialiste Benoît Hamon (à partir de 18 ans) ou encore de l'écologiste Yannick Jadot, et a également des partisans à droite. Manuel Valls, candidat à la primaire du PS, propose pour sa part un « minimum décent » qui regrouperait les dix minima sociaux existants et serait versé à partir de 18 ans.