« Comme vous, je suis recyclable ! » Une photo de Philippe Croizon, torse nu. L'aventurier quadri-amputé prête son image à la campagne sur le don d'organes lancée le 17 octobre à l'occasion de la Journée mondiale dédiée. Comme Yannick Bestaven, vainqueur du Vendée Globe, ou Guénaëlle, infirmière. Leur corps est composé à « 60 % d'eau et de 40 % de matière organique », précise l'affiche diffusée en Charente-Maritime et en Vendée et dans le réseau national des 800 pharmacies du groupe Handipharm.
Des chiffres qui font froid dans le dos
Un slogan volontairement provocateur pour éveiller les consciences face à des « chiffres qui font froid dans le dos », selon le dossier de presse de la campagne. Le taux d'opposition au don d'organes et de tissus n'a jamais été aussi haut : 35 % ! Or, en France, 25 000 personnes sont en attente de greffe, dont 1 000 décèdent par an. 5 000 à 6 000 greffes sont réalisées chaque année. La loi sur le don d'organes impose qu'à moins d'être inscrit sur le fichier national de refus, chacun est présumé consentant et donc donneur potentiel. Mais, dans les faits, c'est une autre réalité… Face à la douleur des familles, les équipes médicales ont en général la pudeur de demander qu'elle était la volonté du défunt. Souvent, elles n'en ont jamais parlé et, dans le doute, préfèrent refuser. Cette campagne a donc pour objectif d'inciter chacun à se positionner de son vivant (il suffit de se prononcer auprès d'un proche) et de lever les tabous.
« C'est une cause qui me parle, explique Philippe Croizon. Après mes amputations, je n'ai pas eu besoin de greffe mais la question s'est posée pour moi en tant que donneur lorsque, durant trois mois, j'étais entre la vie et la mort. C'est un don de soi généreux qui permet de prolonger d'autres vies. » « Lors de votre prochain repas en famille, parlez-en sans tabou », exhorte-t-il. A la suite de cette campagne, il dit avoir reçu de nombreux de témoignages de familles dont un proche a été sauvé.
Muco, en première ligne !
Dans ce domaine, Vaincre la mucoviscidose est en première ligne. Aujourd'hui, en France, près de 1 000 patients atteints de mucoviscidose sont transplantés. Si le nombre de greffes ne cesse de diminuer depuis l'arrivée d'un traitement novateur, le Kaftrio®, la transplantation pulmonaire reste encore, dans certains cas, la seule option thérapeutique (23 greffes en 2022 contre 100 en 2019) (Lire : Muco : Kaftrio, traitement innovant, élargi aux 2 à 5 ans). Pour autant, l'état de santé des patients transplantés reste fragile : survenue de comorbidités (diabète, cancer…), rejet de greffe, décès…
L'association mise donc sur la recherche. Dans le cadre de son dispositif innovant « Di-T- Cap », elle lance un deuxième consortium de chercheurs, dirigé par le professeur Antoine Roux, afin d'optimiser la prise en charge des patients transplantés et de mieux prévenir et traiter le rejet du greffon pulmonaire. « Un réel défi lancé à des équipes de renom ! », précise l'association.