76,8 millions d'euros, c'est le montant total de la subvention versée par l'Etat aux maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), au titre de l'année 2020. C'est 1,6 million de plus qu'en 2019, qui faisait état de 75,20 millions. Près de 60 % du budget, soit 45 millions d'euros, est alloué aux frais de fonctionnement (salaires du personnel, loyer, entretien, fournitures...), selon un arrêté publié au Journal officiel le 18 août 2020 (en lien ci-dessous).
Répartition hétérogène
Cette somme est répartie entre les différentes MDPH, de manière relativement hétérogène : 40 000 euros pour Saint-Pierre-et-Miquelon, 959 000 pour la Réunion, 904 000 pour le Var... Tandis que les Vosges obtiennent 465 000 euros, la Mayenne 470 000, l'Ardèche 411 000, le Finistère 1 million, le Pas-de-Calais 1,1 million, le Rhône près d'1,7 million, les Bouches-du-Rhône 1,5 millions, le Nord 2,2 millions... Celle de Paris totalise, quant à elle, près de 2,5 millions d'euros (détail de la répartition en lien ci-dessous). « Une inégalité de traitement entre les départements incompréhensible et inacceptable pour les personnes », estime le Collectif handicaps, qui plaide pour « les mêmes droits sur l'ensemble du territoire ». Selon lui, « cette question est l'un des enjeux de la réforme de la 5e branche dédiée à l'autonomie » (article en lien ci-dessous).
Mission informer et accompagner
Pour rappel, il existe 101 MDPH sur le territoire français, soit une par département. Leurs missions principales ? Accueillir, informer et accompagner les personnes en situation de handicap et leur famille. Chaque MDPH met en place, entre autres, une équipe pluridisciplinaire qui évalue les besoins de la personne et une Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui prend les décisions relatives à l'ensemble de ses droits.
Des délais « insensés »
Un accès aux droits qui est loin d'être pleinement « satisfaisant », selon une récente enquête menée par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) qui pointe certaines « défaillances » (article en lien ci-dessous). Si trois personnes sur quatre se disent « satisfaites ou moyennement satisfaites » de leur MDPH, 67,6 % font part de leur mécontentement concernant les délais de réponse. 4 mois et 12 jours, c'est le temps moyen pour obtenir une réponse à une demande de prestation. Un délai qui peut même quadrupler dans certains départements ! Une impatience maintes fois évoquées par les familles et associations du secteur, que Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au handicap, juge « plus que légitime ». « C'est insensé », s'indignait-elle, lors de la cinquième Conférence nationale du handicap (Cnh) en juillet 2019. Pour changer la donne, les MDPH misent sur le développement des téléservices, l'allongement de certaines prestations qui réduira la fréquence de renouvellement des demandes et la mise en place d'un système d'information commun. L'objectif : harmoniser et simplifier un grand nombre de tâches. Les 1,6 million d'euros supplémentaires suffiront-ils à atteindre leurs ambitions et à « redorer leur blason » ?