Si en cette rentrée 2019, placée plus que jamais sous le signe de l'école inclusive par le gouvernement, la colère gronde du côté de certains parents d'enfants handicapés sans solution, elle se fait aussi entendre chez les AESH, ces professionnels dédiés à leur accompagnement.
Sans contrat de travail
En Isère, ils sont une vingtaine réunis le 4 septembre sous les fenêtres du rectorat de Grenoble pour dénoncer une rentrée « anarchique ». L'une d'elle déplore d'avoir reçu sa convocation de pré-rentrée à l'heure où elle était censée y être. Un autre ignore encore son affectation ou encore le nom de l'élève dont il doit s'occuper. Mais c'est surtout l'absence, pour certains, de contrat qui nourrit l'impatience du collectif AVS AESH 38, des consignes ayant été malgré tout données de commencer le travail, au mépris de la loi. Certains chefs d'établissement ont néanmoins refusé de laisser entrer ces accompagnants sans un document en bonne et due forme. Un groupe de travail doit être mis en place rapidement pour répondre à cette situation confuse. « Chaque année, on se sent un peu plus méprisés. De plus en plus d'AESH démissionnent et eux font croire à tout le monde qu'il n'y a pas de problème », déplore l'une d'elle sur le site placegrenet.
Des mesures concrètes
Le gouvernement a, cette année, mis en œuvre des mesures concrètes avec 4 500 ETP (équivalent temps plein) supplémentaires d'accompagnants. Leurs emplois sont également consolidés puisqu'ils sont recrutés en contrat à durée déterminée de 3 ans, renouvelable une fois avant signature d'un CDI en cas de poursuite de leur activité. La loi permet désormais à l'Education nationale et aux collectivités territoriales de s'associer par convention en vue d'un recrutement commun d'AESH. Cette généralisation du principe du « second employeur » permettrait à ceux qui le souhaitent une augmentation du temps de travail moyen et garantirait aux élèves une meilleure continuité de leur accompagnement entre les temps scolaires et périscolaires. Ces AESH peuvent, par ailleurs, bénéficier dès la première année d'exercice d'un accès à la formation, notamment dans le cadre des plans académiques de formation. Des AESH référents sont par ailleurs nommés dans chaque département pour accompagner ceux qui débutent. Par ailleurs, la nouveauté 2019, les Pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL), constituant des pôles ressources à destination de la communauté éducative, sont créés dans chaque département ; ils promettent, notamment, « une plus grande réactivité dans l'affectation des accompagnants ».
Ces engagements n'empêchent pas, çà et là, quelques « bidouillages », comme en Mayenne, qui lance un SOS pour le recrutement d'AVS. Alors qu'une cellule d'écoute téléphonique est mise en place dans chaque département pour les parents confrontés à des problèmes, qui promet une prise en compte dans les 24 heures (article en lien ci-dessous), faudra-t-il envisager un dispositif similaire pour leurs accompagnants ?