209 000 aides à domicile du secteur associatif intervenant chez les personnes âgées et handicapées bénéficient dès le 1er octobre 2021 d'une hausse salariale de 13% à 15% (mais pas les 160 000 employés du privé) (article en lien ci-dessous). Disponibles pour les autres, les aides à domiciles ont, pour la moitié d'entre elles, l'impression de ne pas l'être pour leurs proches, avec des journées longues et des horaires atypiques, selon une étude de la Dares publiée le 1er octobre 2021 sur les "risques psycho-sociaux chez les salariées de l'aide à domicile".
Un secteur très féminin
Dans ce secteur féminin à 95%, les salariées ont "un temps de travail très morcelé", des temps de repos réduits. Trois-quarts d'entre elles sont à temps partiel. La moitié n'ont pas les mêmes horaires tous les jours et 15% ne connaissent pas leurs horaires une semaine à l'avance. Elles sont davantage amenées à travailler le week-end et les jours fériés, et 29% n'ont pas 48 heures de repos consécutives, selon la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail. Même si le temps de travail est partiel, leurs journées de travail sont longues (entrecoupées dans 40% des cas d'interruptions de trois heures), "ce qui augmente le risque d'épuisement professionnel" et rend difficile la conciliation avec la vie personnelle.
La qualité de la relation
Les tensions et conflits avec les usagers sont moins fréquents pour les aides à domicile (6%) que pour les autres salariées en contact avec le public (11%). En revanche, elles déclarent davantage "cacher leurs émotions" (40%) ou "être en contact avec une personne en situation de détresse" (65%). Elles ont plus que les autres l'impression de ne pas avoir le temps (40%), la formation (26%) ou les moyens matériels (26%) pour effectuer correctement leur travail. Un quart d'entre elles disent ne pas pouvoir discuter avec leurs collègues lorsqu'elles rencontrent une difficulté pour faire leur travail correctement (4% des autres salariés) ou avec leur supérieurs hiérarchiques (14,5% contre 7%). "Malgré un sentiment d'isolement et une absence de soutien de la part des collègues, les salariées de l'aide à domicile se sentent soutenues par la hiérarchie et reconnues dans leur travail", relève néanmoins la Dares. "Elles reçoivent plus fréquemment que les autres salariées le respect et l'estime qu'elles méritent pour leur travail et se sentent moins souvent traitées injustement". "La satisfaction dans le métier est très liée à la qualité de la relation qui peut s'instaurer avec le personne aidée".