Trois ans après l'adoption d'une loi qui devait permettre d'alléger le reste à charge des bénéficiaires de l'Allocation personnalisée à l'autonomie (APA) à domicile, celui-ci repart à la hausse, selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) publiée le 12 juillet 2019. Alors que l'aide moyenne consommée par les bénéficiaires de l'APA à domicile a augmenté entre 2015 et 2017, passant de 432 à 449 euros, le reste à charge des bénéficiaires est passé de 20,6 à 21,7% de 2016 à 2017, après une chute de 1,9 point entre 2015 et 2016. La loi d'adaptation de la société au vieillissement (ASV) du 28 décembre 2015 faisait mention de l'objectif de "revaloriser et améliorer" l'APA, dont bénéficiaient, en 2017, 769 000 personnes.
Hausse liée aux revenus
"Cette hausse peut s'expliquer par une augmentation du revenu moyen des bénéficiaires au cours de la période", explique l'auteur de l'étude au sein du service statistique des ministères sociaux. Plus les revenus d'un bénéficiaire sont élevés, moins l'APA à laquelle il peut prétendre sera importante. Dans le détail, les bénéficiaires de l'APA les plus dépendants, classés en GIR 1, ont vu leur reste à charge passer entre 2015 et 2017 de 21,1% à un peu moins de 18%. Celui des bénéficiaires les moins dépendants, classés en GIR 4, est lui passé de 22,3% à un peu plus de 23%.
Vers une nouvelle prestation ?
L'APA, entrée en vigueur le 1er janvier 2002, est une allocation d'aide aux personnes de 60 ans et plus en perte d'autonomie. Le rapport Libault sur le grand âge, remis en mars et dont doit s'inspirer la ministre des Solidarités Agnès Buzyn pour une réforme sur le sujet prévue à l'automne, préconise de remplacer l'APA par une nouvelle "prestation autonomie" dégressive selon le revenu.