Difficultés d'accès à l'école, thérapies inadaptées, familles sans solution : la prise en charge des enfants et adultes autistes reste largement insuffisante, alertent des associations, dont l'une appelle à manifester le 2 avril 2022 à Paris à l'occasion de la 15e Journée mondiale de sensibilisation à ce trouble du neuro-développement. "La vision de l'autisme est encore trop centrée sur la psychiatrie, sur une approche médicale, et les professionnels sont peu ou mal formés aux bonnes méthodes de prise en charge", souligne M'hammed Sajidi, président de "Vaincre l'autisme", qui appelle les familles à défiler entre l'Hôtel de ville et l'Assemblée nationale.
"Des miettes par rapport aux besoins"
Dans un bilan publié mi-mars de sa "stratégie autisme" déployée depuis 2018 (article en lien ci-dessous), le gouvernement fait valoir des "avancées très importantes", comme la "massification de la détection et de l'accompagnement précoce" des troubles autistiques. Plus de 300 classes spécifiques ont été créées pour les enfants autistes dans des écoles ordinaires et une première "unité résidentielle pour adultes autistes à profil très complexe" a ouvert dans le Var en février 2022, sur 40 prévues au total, souligne la secrétaire d'Etat au Handicap, Sophie Cluzel. "Il y a une volonté de bien faire, mais ces annonces sont une miette par rapport aux besoins", a commenté auprès de l'AFP M. Sajidi. "Ce sujet a été très peu évoqué par les candidats à la présidentielle, c'est assez choquant", a-t-il ajouté.
Un nouveau plan autisme 2023/2027 ?
Aucun candidat n'est "à même de porter la parole des millions de personnes en situation de handicap", a également estimé dans un communiqué Olivia Cattan, présidente de SOS autisme France. Malgré une ambition "prometteuse" affichée en début de quinquennat par Emmanuel Macron, "l'application sur le terrain a été totalement inefficace", a-t-elle également fustigé, citant le manque d'auxiliaires de vie dans les écoles, de filières d'apprentissage ou encore "l'absence de solution pour les adultes". Pour "Autisme info service", qui gère depuis trois ans une ligne téléphonique et un site web d'informations à destination des familles, l'accompagnement des enfants autistes est désormais "plutôt fluide" jusqu'à 12 ans, mais "le parcours au-delà s'avère beaucoup plus complexe", particulièrement pour les "jeunes autistes sévères" et pour les adultes, "grands oubliés en matière d'emploi et de logement adapté". "Malgré les 490 millions investis en cinq ans, dans la recherche scientifique, le repérage et l'orientation pour les 0-6 ans, la scolarisation, la mise en place d'unités résidentielles adultes, les familles ont besoin que ces initiatives soient maintenues, renforcées et généralisées à travers tout le territoire français », poursuit Autisme info service. Elle "en appelle aux candidats" à la présidentielle "pour un nouveau plan autisme 2023-2027". Rappelons qu'un enfant sur cinquante naît autiste.